L'Eglise Catholique dont je suis un adepte, détient, de mon point de vue, un trésor inestimable que j'appellerai le bonbon.
Ce bonbon est entouré de plusieurs couches de papier de bonbon. Un de ces papiers de bonbon, compréhensible historiquement, m'énerve absolument en ce début de XXIème siècle où nous fêtons les 21 ans, ou à peu près, de L'Eglise Catholique.
Pour calculer l'âge d'un chat par rapport à celui d'un être humain, il faut multiplier son âge réel par 7.
Pour l'Eglise Catholique, il faut le diviser par 100.
Ce papier d'emballage, ce sont les appellations contrôlées : mon père, très saint père, excellence, monseigneur, sa sainteté, éminence, et j'en passe, et des meilleures.
Et je lis dans la feuille de route de ma vieille Eglise. Enfin vieille. Sont plutôt vieilles les nippes dont elle continue à parer son corps de jeune donzelle contre lequel les puissances de la mort ne peuvent rien. Je lis donc dans la feuille de route de ma jeune vieille Eglise :
« Ne donnez à personne sur terre le nom de père, car vous n'avez qu'un seul Père, celui qui est aux cieux".
Saint Paul ne disait pas « chers fils », il disait « chers frères ». Le cléricalisme et son pouvoir n'étaient pas encore passés par là. Aujourd'hui le cléricalisme est moribond, mais survivent encore de vilains petits restes un peu ridicules en ce xxi° siècle.
Sa Sainteté Benoît XVI (une première coquille annonçait XXI ; on a le temps du côté du vatican !). Benoît XVI, donc, qui est un homme intelligent, finira bien par exiger de la part de ses frères, qu'on l'appelle désormais «très cher père, pardon, très cher vicaire (remplaçant) non pas du Père mais du Fils, primum inter pares, premier au milieu des frères égaux ». Décidément, l'habitude, c'est quand même quelque chose de terrible ça !
Et Voltaire s'en réjouira, lui qui toute sa vie a mis à bas l'infâme, et qui a écrit dans sa dernière profession de foi rédigée en février 1778 : « Je meurs en adorant Dieu, en aimant mes amis, en ne haïssant pas les ennemis, en détestant la superstition ». Il n'a pas précisé s'il considérait comme ami, tout être humain sans exception. Enfin il en a parlé un peu quand même. Il incluait par exemple le nègre de Surinam que ses contempains considéraient un peu comme un singe qu'on pouvait exploiter et extropier sans vergogne. Mais c'était là la mentalité de l'époque qui perdure encore un peu aujourd'hui dans quelque petit recoin de la cavité crânienne de certains de nos contemporains.
Voilà, mes très chers fils lecteurs, mon prêche de ce dimanche matin, où je suis monté en chaire pour vous distraire, avant de partager le pain et le vin avec mes co-pains, et mes co-brioches aussi, que je trouve plus moelleuses et plus sucrées, et pas plus moches que la beauté de leur intérieur.
Amen.