Le XXIème siècle sera celui de la république terrienne, outillée efficacement pour prévenir les catastrophes rampantes et irrémédiables qui menacent la planète et ses habitants, actuels et à venir. Ou bien il sera celui de la mega prévarication envers les générations futures.
Le billet de Thierry Ternisien intitulé "un livre indispensable pour comprendre le néolibéralisme" m'intéresse beaucoup. Ce billet, je l'ai lu et relu encore, avec ses commentaires. En marge de son thème consacré au livre "La nouvelle raison du monde", livre qui me paraît capital par les temps qui courent, les deux points suivants ont retenu aussi mon attention :
1 - Tierry Ternisien prévoit de consacrer à ce livre une série d’articles dans son blog tout au long de l’année 2009.
2 - Dans un autre billet, "agir dans et sur le monde", il parle d'un nouveau néologisme en train de se diffuser : le "solublème".
Moi-même je souhaiterais que se répande le néologisme "république terrienne". Et pour cela, dans la limite de mes moyens, je vais consacrer à ce thème, sur mon blog, une série d'articles à paraître dans les mois à venir.
Mon rêve serait qu'on se mette à causer de la république terrienne comme on parle aujourd'hui de l'écologie. Laquelle écologie, considérée du point de vue de son équilibre mondial, aura tout à gagner de l'avènement de la république terrienne.
Ceux qui nous gouvernent parlent volontiers d'une gouvernance mondiale, mais jamais d'un gouvernement mondial. Et pour cause, notre système d'organisation internationale actuel, l'ONU avec toutes ses agences, ainsi que d'autres officines telles que le FMI, est un système oligarchique dominé par les États les plus puissants. A l'ONU, une petite minorité, représentative de ses seuls intérêts, dispose du droit de véto.
Tout se passe comme si dans un gros village, (c'est bien ce qu'est notre commun village global si cher à Marshall McLuhan), les affaires communes étaient traitées, en petit comité, par les trois ou quatre familles les plus influentes. Lesquelles se fichent quelque peu dans les faits, malgré leurs déclarations de principe, de celles qui ne sont pas aussi bien nées et ont du mal à joindre les deux bouts et dont on n'hésite pas à spolier le patrimoine en jouant de la corruption.
Les choses iraient nettement mieux si les affaires de ce village global faisaient l'objet de délibérations de la part d'un conseil municipal, représentatif de l'ensemble des villageois. Délibérations exécutées par un maire politiquement et juridiquement responsable, un maire qui n'aurait aucune raison de procéder à des manœuvres dilatoires. Manœuvres dilatoires du genre de celles des États-Unis qui ont refusé jusqu'à maintenant de prendre en compte la nécessité de lutter contre les fortes émissions de CO² ou de rendre exécutables, par leur moyen de pression, les résolutions de l'ONU relatives à la Palestine.
Dans un premier temps, parce que cela ne mange pas de pain, faisons comme si le principe de cette République Terrienne était unanimement accepté. Comme si le problème de son acceptation était résolu.
Travaillons à la penser au niveau de son organisation et de son rôle.
Quand le schimlblik ectoplasmique sera devenu au fil du temps un projet aux épures bien précises et que la majorité de l'opinion publique en comprendra tout l'intérêt, alors tous ceux contre les intérêts de qui pèserait ce système de gouvernance mondiale, aussi puissants soient-ils, pèseront eux-mêmes bien peu puisqu'ils ne sont qu'une minorité vite submergée par l'immense foule de ceux qui auront tout à y gagner.
Dit autrement, les grandes fortunes de ce monde, indirectement maîtresses en sous main des appareils d'État, peu soucieuses du bien-être général, font et continueront à faire tout leur possible pour garder les coudées franches, par dessus-les frontières, en vue de satisfaire leur addiction : exercer leur domination partisane et concentrer entre leurs mains le maximum de richesse sans aucune limitation. Mais à un moment donné, la partie de l'opinion publique convaincue par le projet, atteindra la masse critique qui fera basculer le système de l'état de projet à sa réalisation.
Et avec le web, les idées ne mettent plus plusieurs décennies à se propager.
Anatole France, rêvant à son époque, d'une république moins dure pour ses contemporains, écrivait :
"" La haute industrie [multinationales d'aujourd'hui], comme la vieille noblesse qu'elle remplace et qu'elle imite, connaîtra sa nuit du 4 aout...
Si même cette république ne devait jamais exister, je me féliciterais d'en avoir caressé l'idée. Il est permis de bâtir en Utopie... Les rêves des philosophes ont de tout temps suscité les hommes d'action qui se sont mis à l'œuvre pour les réaliser. Notre pensées crée l'avenir."
Prochain billet :
Principes fondamentaux de l'organisation de la République Terrienne.