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Dr Fanny Bauer-Motti

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Billet de blog 7 février 2016

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Synthèse du colloque sur la Laïcité à l’épreuve des identités de Rouen ou quand la laïcité devient dogmatique.

Un colloque au gout de meeting politique ? Un refus d'envisager la pluralité des angles de vue ? Un panel d'expert étranger choqué par certaine conférence ? C'est ce que proposait le séminaire "la laïcité à l'épreuve des identités" de Rouen cette semaine.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le 4 et 5 février dernier avait lieu un colloque dit scientifique sur la laïcité à Rouen : « La laïcité à l’épreuve des identités ». La conférence plénière finale de Caroline Fourest finissait de la sorte: «  Il est dangereux de questionner la laïcité à la française ». « Nous ne négocierons pas sur la laïcité ». Cette conclusion qui serait parfaite pour un meeting politique a-t-elle vraiment sa place dans un colloque scientifique où la recherche et l’analyse ouvrent forcément sur des questions ?

Durant ce colloque d’autre chose peu scientifique, on était entendu. Théorie du complot en tout genre : «  Les frères musulmans sont à l’origine de tout les dérives en France. » Des statistiques douteuses : «  Il y a beaucoup plus de mariages mixtes en France d’après les chiffres, vous voyez bien que la laïcité à la française marche très bien. » Des personnalités, penseurs, journalistes, critiques ont été cités comme contre-exemple de ce que doit être la laïcité. Il y aurait donc un seul angle de vu à la mise en place d’une loi qui porte en elle-même un champ de réflexion ?

Il n’y aurait aucun problème à entendre ce type de discours si nous n’étions pas dans un colloque à l’étiquette scientifique. « Dangereux donc de questionner », ne s’agit-il pas pourtant de notre rôle citoyen, ne s’agit-il pas de la mission d’un colloque ? Le séminaire a fini de la sorte : une assemblée qui s’auto-applaudis, des chercheurs étrangers choqués de ce qu’ils ont entendu au point de quitter le séminaire à la mis journée, et des novices intéressées par le sujet qui ont sans doute été séduit par un discours de communication bien rodé. Quant à la recherche scientifique,  elle, elle attendra.

Fanny Bauer-Motti

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