Traduit par mes soins, voici un article du journal La Vanguardia. Auteur : Salvador Enguix ( 19/4/2019)
L'OASIS POLITIQUE VALENCIENNE EXISTE-T-ELLE?
Si l'autonomie valencienne était la Catalogne ou l'Andalousie, nul doute qu'on aurait prêté davantage d'attention à ce qui s'y est passé depuis la défaite du PP en 2015.
Si le 28 avril prochain, avec les élections autonomiques valenciennes, la gauche consolide la position conquise en 2015, c'est à dire si elle conserve la présidence de la Generalitat et d'institutions comme la mairie de Valence, on regardera les évènements valenciens avec sérénité. Coalition des gauches qui , selon toutes les enquêtes, continuera à être dirigée par le Parti Socialiste du Pays Valencien avec l'appui fondamental de Compromís ( coalition de nationalistes et d'ex-communistes)( Compromis= en français "engagement") et probablement avec celui de Podem en coalition pré-électorale avec Esquerra Unida del País Valencià, la Communauté Valencienne sera ainsi probablement la plus importante autonomie gouvernée par les gauches, avec une "formule" de complicités qui , sous le nom de "tripartites", a échoué dans d'autres points de la géographie.
Il faudra être très attentifs, ce dimanche d'élections. Ce n'est qu'une hypothèse mais il ne faut pas écarter la possibilité qu'en bout de course les trois droites créent la surprise et viennent briser l'expérience valencienne. Tous les scénarios sont possibles mais toutes les hypothèses sont construites sur la probabilité d'une continuation de Ximo Puig comme Président de la Généralitat, avec l'appui du parti dirigé par Monica Oltra (Compromìs). Deux fortes personnalités, deux trajectoires totalement différentes qui ont produit une des complicités les plus curieuses de la politique espagnole. A vrai dire, sans eux cet essai qui a duré quatre ans sans fractures graves, aurait échoué dès le debut. Ximo Puig et Mónica Oltra sont certainement les axes sur lesquels a tourné la législature des gauches valenciennes.
S'il s'était agi de l'autonomie andalouse, ou madrilène, ou catalane, on aurait sûrement prêté plus d'attention aux évènements depuis la déroute du PP en 2015. Ce parti, qui pendant plus de 20 ans régné hégémoniquement , a fini par être rongé par les affaires de corruption, aussi abondantes que graves, dans toutes les institutions. S'il s'agissait des autonomies citées plus haut, on parlerait sans aucun doute d'oasis , d'un espace politique dont les dynamiques ont été radicalement différentes de celles des autres régions et même de l'Etat. Au point d'avoir servi d'exemple pour trouver la solution qui, après des années de myopie, a été adoptée pour écarter Mariano Rajoy de la Présidence du Gouvernement: Pedro Sánchez qui avait flirté, et pas qu'un peu, avec Ciudadanos, a fini par embrasser toutes les gauches pour parvenir à son objectif. Toujours est-il que personne ne se refuse plus au jeu des pluralités et, dans le cas espagnol, il ne reste plus qu'à découvrir de quel côté penchera la balance après le 28 avril.
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Quelques notes de la traductrice:
- País Valencià, Compromìs, Podem: termes écrits en valencien parce que la communauté valencienne est bilingue castillan-valencien. Au Nord de Castellón, en particulier, on parle majoritairement la même langue qu'à Tortosa et dans toutes les "Terres del Ebre". Pour les uns, c'est du valencien, pour les autres c'est du catalán tortosí. Controverse plus politique que philologique à mon humble avis...En tout cas, la campagne électorale se déroule ici, dans le Maestrat, terre d'origine du président Ximo Puig, essentiellement en valencien/tortosí mais le castillan d'une ministre, venue hier participer à la campagne, ne dérange personne.
-Compromìs "nationaliste". Traduisez "valencianiste" mais pas indépendantiste. Un nationalisme apaisé et intelligent ( mais c'est une opinion très personnelle qui n'engage que moi).