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Billet de blog 20 février 2017

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Miroir 2017 Pour l'agriculture bio : les initiatives de la société civile

L'agriculture biologique représente 5 % des surfaces agricoles en France face à une demande de produits bios en croissance de 15% par an. Face à un tel engouement, de nombreuses initiatives se multiplient dans notre pays, sans attendre un très hypothétique soutien des politiques.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

« Je lancerai un programme d’investissements agricoles pour soutenir les projets de développement agro-écologique, les circuits-courts et les coopératives et faciliter l’installation des jeunes agriculteurs qui souhaitent reconvertir des exploitations en fermes bio ou agro-écologiques », promet Benoît Hamon sur son site de campagne. Mais beaucoup ont déjà compris depuis longtemps qu'on peut faire sans pesticides, sans accroître les surfaces agricoles, sans rechercher davantages de gains de productivité via une machinisation accrue.

Les industriels ont déployé un véritable arsenal d'arguties malhonnêtes pour combattre le bio authentique, en insinuant qu'il représentait un fantasme hors sol de hippies préoccupés davantage de leur propre santé que de la nutrition de chacun. En réalité, l'agriculture bio est potentiellement plus productive, et les initiatives qui le montrent sont légions :  peuve qu'on peut défendre la conversion au bio.

Mais attention, pas celui des grandes enseignes de grande distribution. En cherchant à proposer des prix presque équivalents à ceux des produits conventionnels de grandes marques, ces grandes enseignes ne prennent pas en compte la rémunération des producteurs, ce qui va à l'encontre des prix équitables, justes pour les consommateurs et les producteurs proposés par les circuits courts, comme nous l'explique ConsoGlobe. De plus, la capacité de production bio n'étant encore que de 2 % en France, ces enseignes importent 50 % des produits bio qu'ils proposent. Et transporter des produits suremballés d'un bout du monde à l'autre de la planète en produisant des gaz à effet de serre, c'est peut-être bio, mais ce n'est pas écolo...

Pour être à la fois écologique et juste pour les producteurs et les consommateurs, rien ne remplacera les circuits courts et les petites exploitations. Même la FAO (Food and agriculture organization, O.N.U) a fini par le reconnaître : ces dernières sont plus productives que les grandes. Comme par exemple la Ferme du Bec Hellouin, ou le Jardin des fraternités ouvrières de Mouscron, où de petites surfaces très intensives sont cultivées sans produits phytosanitaires, à la force des bras. Ces expériences poussent à déborder du sillon productiviste : c'est à l'échelle d'un territoire donné et d'un ensemble d'espèces qu'il faut mesurer la productivité, sauf à ne vouloir manger que des céréales à chaque repas.

On est donc loin du bio industriel et de sa réappropriation marchande. Car pour bien fonctionner, le bio doit s'inscrire dans la localité et la saisonnalité, avec des producteurs nombreux et épars. On peut revégétaliser nos quartiers, comme à Saint Etienne, avec l'aide de réseaux comme les Incroyables Comestibles, qui prônent l’autonomie alimentaire et plantent de petits potagers dans plus de 500 villes en France et près d’une trentaine de pays. Ce réseau met les fruits et légumes cultivés à la disposition de tous, gratuitement.

En périphérie des villes, on peut soutenir les paysans abusés par 50 ans de propagande étatique et de politiques inconséquentes, en adoptant des circuits courts qui limitent les intermédiaires se gavant sur leur dos. A Paris, la Communauté Facteur Graine espère construire un potager pédagogique et productif sur un toit de 700 m2 en plein cœur de la capitale. A Montreuil, l’association Le sens de l’humus entretient un jardin expérimental et éducatif, où sont évaluées les différentes méthodes de jardinage biologique existantes et les techniques d’amélioration du sol.

Si nous sommes fiers de nos beaux paysages et de nos terroirs diversifiés, il faudrait réapprendre à les soigner : pourquoi ne pas favoriser le tourisme gastronomique ? Aider au développement de la connaissance du maraîchage, de l'arboriculture, de l'apiculture ? De nombreuses exploitations commencent à développer des centres d'apprentissage, soit autant de compléments financiers. Car depuis quelques années, on observe la multiplication des études agronomiques montrant les bienfaits de pratiques empruntées à la permaculture, à la biodynamie, à l'agro-foresterie. Plus généralement, les méthodes de l'agro-écologie ont en commun de prioriser les synergies naturelles en diversifiant les espèces et en recyclant les déchets organiques, ce qui amène de surcroit des bienfaits pour les sols, la biodiversité et la capture de carbone.

Une politique courageuse et ambitieuse viserait à abolir des pesticides sur tout le territoire dans le laps de temps court, de cinq à dix ans, en suivant l'exemple de tous ces individus de la société civile qui ont déjà dit stop aux pesticides. La ville d'Albi (50 000 habitants) l'a fait : elle compte parvenir à l'autosuffisance en bio pour 2020, avec des emplois locaux à la clef. N'attendons pas la crise pour montrer que la conversion est possible ! Les pesticides sont des inventions morbides révélées avec les guerres mondiales : est-ce franchement porteur d'avenir que d'en parsemer nos terres, plutôt que de penser au meilleur équilibre avec et par le vivant ? On vous invite à en apprendre plus par vous même, avec des scientifiques comme Jacques Caplat ou Marc Dufumier, ou avec les vidéos pédagogiques de Claude et Lydia Bourgignon, microbiologistes.

Alors, on vote ou on se bouge ?

Retrouvez toute notre campagne sur notre site Miroir 2017. 

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