Il faut évidemment savoir ce qu’étaient les tontons macoutes pour mesurer la force de l‘insulte faite aux membres du LKP par le porte parole du gouvernement quand il a parlé des « tontons macoutes du LKP ». En appendice à cette tribune j’ai reproduit ce qu’en dit Wikipedia : comparer des syndicalistes en lutte légitime et légale aux hommes de mains des sanglants dictateurs haïtiens qui terrorisaient les populations civiles par le meurtre, le viol et la torture est vraiment une insulte.
C’est de plus une injure à caractère franchement raciste, elle fait référence à ce que peut avoir de plus obscurs et délétère la population antillaise, le mot macoute, emprunté au folklore Haïtien et pas au nôtre de français blanc métropolitains est bien choisi pour susciter la peur de l’autre, du noir sanguinaire : des hommes de sac et de corde qui pour le compte de régimes dictatoriaux ou totalitaires ont terrorisé par le meurtre, le viol et la torture il y en a eu beaucoup, il y en a je pense toujours beaucoup dans des pays parfaitement blancs.
Mais Monsieur Lefebvre sait ce qu’il fait : il a choisi les « tontons macoutes » pour réveiller dans son auditoire, l’électorat blanc de Monsieur Sarkozy des réflexes racistes latents.
Ainsi, après six semaines d’une grève générale qui s’est déroulé sans incident grave, autre que l’assassinat (par qui ?) de Dino, voyant que l’affaire ne tourne pas à l’avantage du gouvernement, son porte parole décide de déclencher par l’insulte violente, injustifiée et raciste la dégénérescence d’un débat de haut niveau sur l’économie de nos Iles antillaises en un affrontement raciste. C’est en général ce qui se passe quand dans une discussion un des protagonistes voit qu’il a perdu l’avantage, il passe à l’insulte (relire Shopenauer).
La réponse ne s’est pas fait attendre : Elie Domota a dit que les patrons la Guadeloupe qui ne se plierait pas à l’accord signé et qui de fait reconnaît le bien fondé des revendications du LKP devraient quitter la Guadeloupe et ajouté que la population antillaise ne laisserait pas « quelques békés rétablir l’esclavage », réponse qui pour certains est sans doute inquiétante mais qui n’est pas insultante, on ne saurait nier que certains békés sont les descendants d’esclavagistes notoires et possèdent encore des biens et des terres acquis grâce à l’esclavage..
On apprend peu après que c’est Elie Domota que le parquet va poursuivre pour incitation à la haine raciale et non Monsieur Lefebvre.
Aujourd’hui, j’apprends par la presse que Monsieur Jego trouve inacceptable le préambule e l’accord Dino car ce préambule décrit l’économie de la Guadeloupe comme un économie de plantations. N’est ce pas Monsieur Jego que j’ai entendu, lors de son premier séjour dans l’le d’une économie de comptoir ? Ce qui est à peu près la même chose. J’avais trouvé de sa part assez courageux d’appeler la chose par son nom, ce qui justifiait les revendications du LKP. Comment quinze jours plus tard peut il trouver inacceptable ce qu’il disait lui-même ?
De fait tout cela est clair comme de l’eau de roche : une grève bien conduite a réussi à légitimer même dans l’opinion métropolitaine les arguments du LKP, qui n’avaient rien ç=à voir avec le racisme mais seulement avec les restes de l’économie de comptoir ou de plantation qui a longtemps été et demeure encore largement celle de l’île. Un accord a té signé que ne veulent pas appliquer les patrons du Medef local, comme par hasard composé de beaucoup de békés, descendants de planteurs esclavagistes. Le gouvernement est embarrassé : qu’a cela ne tienne. Quelques insultes choisies et on va faire sortir de ses gonds le LKP et son encombrant leader, puis on va lui foutre un procès au cul.
Voilà c’est fait : qui est raciste dans cette affaire ?
Annexe, extraite de Wikipedia.
Tonton Macoute est le terme utilisé pour désigner les membres de la milice paramilitaire créée par François Duvalier, ancien dictateur de Haïti, et employée ensuite par son fils et successeur Jean-Claude Duvalier.
Le nom de Tonton Macoute doit son origine au personnage folklorique du vieux paysan haïtien, qui portait un costume bleu et rouge et un grand sac en bandoulière appelé « macoute ». Dans la tradition haïtienne, ce personnage est devenu l'équivalent du croque-mitaine ou du Père Fouettard qui effraie les enfants.
Le terme a servi à qualifier le groupe paramilitaire des Volontaires de la Sécurité Nationale (VSN). créé à la suite d'un attentat contre le président François Duvalier, le 29 juillet 1958[1].
Destinée à assurer la protection rapprochée du président, cette milice de plusieurs milliers d’hommes répondait à l'idée de Duvalier de faire de chaque Haitien un défenseur de la « Révolution ». Elle s'est rapidement fait une sinistre réputation en raison de ses violations graves des droits de l’homme (viols, tortures, meurtres, arrestations arbitraires, extorsions) contre les opposants politiques et les populations civiles.
L’extrême violence de ses membres et le recours aux superstitions favorisaient l'arbitraire du régime de Duvalier et muselaient toute tentative d'opposition dans la population.
Après la chute de la dictature duvaliériste, l'expression « macoutisme » sera employée pour désigner les régimes politiques qui s'appuient sur la corruption et font usage de la violence contre les opposants et les civils. D'une manière plus générale, le macoutisme s'applique aussi à une forme de terrorisme institutionnel.