Mobilitémax

Abonné·e de Mediapart

5 Billets

0 Édition

Billet de blog 20 décembre 2024

Mobilitémax

Abonné·e de Mediapart

Quel est le véritable héritage des JOP en terme d'accessibilité ?

Avec l'organisation des JO et JOP, la ville de Paris s'est payée l'image d'une ville inclusive et accessible, sur le dos des personnes en situations de handicap et notamment à mobilité réduite.

Mobilitémax

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1
© Soulcié

Quel est le véritable héritage des jeux paralympiques pour Paris ?

Les jeux olympiques et paralympiques devaient être « des jeux pour inclure, des jeux exemplaires en matière d’accessibilité universelle » (source présentation du projet JO 2024).

Beaucoup ont nourri de grands espoirs à l'encontre de cet évènement d’envergure planétaire.

Politiques, médias mainstream, tous étaient unanimes : ces jeux allaient être une chance, allaient faire entrer la France et la ville dans une nouvelle ère. Mieux encore, Paris allait profiter de l’organisation de JO pour faire peau neuve, palier ses défauts de ville de l’ancien monde et notamment en terme d’accessibilité.

Anne Hidalgo en tête de file qui s’exprimait dans Le Parisien sur le sujet le 27/05/2024 :

« Plus jamais nous ne pourrons voir la question du handicap de la même façon. Ce choc culturel, il faut vous préparer à le vivre. Quand j’en parle, j’en ai la chaire de poule. »

Puis ce fut le tour de Valérie Pécresse dans une conférence de presse en 2024 sur l’implication de la région :

« Le défis de l'amélioration des transports en commun en vue des JO de 2024 est un "exploit" que la région a su relevé. Et nous avons eu ce cran, cette conviction que nous allons épater le monde. Donc il faut arrêter avec les doutes, avec l’autodénigrement et le scepticisme. Nous avons trente ans de sous-investissement dans les transports. Sans les jeux, jamais nous aurions tenu les délais. »

Sauf que « pour les JO, il n’y aura pas d’amélioration spécifique sur cette accessibilité au niveau des métros » disait Laurent Probst, DG d’IDF Mobilités.

Et qu’«il ne faut pas avoir peur de marcher » toujours Valérie Pécresse à propos des JO en mars 2024 ! 

Et j’ai gardé la meilleure citation pour la fin, signée la ville de Paris :

« Les Jeux constituent une opportunité pour faire de Paris une ville plus inclusive pour les personnes en situations de handicap mais aussi pour les personnes venant travailler à Paris et visiter la ville » (source : Transformation Olympique, Ville de Paris)

Que reste-t-il des jeux paralympiques, quel est cet héritage ?

À dire vrai, je suis comme Anne Hidalgo, j’ai également la chair de poule.

Mais pas pour les mêmes raisons.

Je n’ai vu aucun changement dans la ville qui ont amélioré ma vie au quotidien.

Je ne vais pas faire le « haineux » et il y a bien de nouvelles gares qui ont été construites et sur le papier accessibles (même si je l’ai évoqué dans un post précédent ce n’est pas toujours le cas la faute à une conception perfectible des équipements).

Il y a aussi ces 17 quartiers à « accessibilité augmentée » mis en avant par la ville et quand on a la chance d’y habiter. Se pose alors cette question de ghetto pour handicapés et la question de la diversité mais passons...

Voilà ce qu'a mis en avant la ville de Paris en matière d'accessibilité pour nous "vendre" les jeux : 

« Les dispositifs en matière de mobilité prévus pour la tenue des Jeux seront pérennisés pour constituer également un héritage positif pour les personnes à mobilité réduite. Par exemple l'augmentation de la flotte de taxis accessibles à l'horizon 2024. »

Nous voilà sauvés, un moyen de transport couteux et qui ne permet toujours pas l’indépendance !

Il y a aussi les voies JO pérennisés et notamment le périphérique, qui représentent 35km sur les 1600 km de voies que compte la ville !

Enfin « les solutions de mobilités actives accessibles déployées pendant les Jeux seront pérennisées ».

J’ai mon certificat d'études mais je ne sais toujours pas à quoi correspondent « ces solutions de mobilités actives accessibles ». C’est surtout un bel élément de langage qui ne veut pas dire grand-chose.

J’ai surtout l’impression que la ville de Paris s’est faite une belle image, d’une ville inclusive, accessible sur le dos des PSH.
Je suis également surpris que personne n’en parle, encore que les PSH reste la minorité la plus discriminée et la moins représentée dans les médias. (source : Défenseur de Droits et Arcom)

Ecrivez-moi si vous savez ce que sont ces « solutions de mobilités actives accessibles », je les cherche encore. 

Écrivez-moi également si vous avez subi comme Mme Hidalgo ce "choc culturel", ça m'intéresse ! 

Dans un autre article je vous parlerez comment on nous a également vendu "la pratique du sport comme facteur d'inclusion", à condition de ne pas s'y rendre en transport. 

sources : 
https://www.paris.fr/pages/paris-2024-pour-des-jeux-inclusifs-et-accessibles-15797

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.