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Ici l'exemple type de l'information peu soucieuse des règles déontologiques. C'est plutôt de l'intox et de l'infaux, me dirais-je. L'article est signé "Lakhdar Belaïd". Un journaliste de "La Voix du Nord", habitué de la mosquée de Lille-Sud. L'on se rappelle qu'il a été exclu en 2009 de la "Mosquée de Lille-Sud", par Amar Lasfar et son entourage, pour mensonges supposés (lire ici). Depuis, il aurait retenu la leçon me semble-t-il. Dans cet article, je relève au moins une imprécision monumentale !
En effet, la version numérique de son article, datant du 04/09/2015 à 21h18, dit clairement, je cite : " ... les magistrats ont finalement condamné Soufiane Zitouni, professeur de philosophie alors qu’il était en poste au lycée musulman Averroès de Lille, pour diffamation et injure publique à l’endroit de l’établissement ...". Ce n'est ni juste ni vrai. Le "Relevé de condamnation pénale" dit autre chose et rajoute un "NON" - significatif - avant le mot "PUBLIQUE". Et ce, ce n'est vraiment pas un détail !
Dans ce "relevé" - rendu par "un juge unique" et non par "des magistrats" - il est écrit, noir sur blanc, que Soufiane Zitouni, je cite : "a été reconnu coupable de DIFFAMATION NON PUBLIQUE (Code Natinf : 11699) et D'INJURE NON PUBLIQUE (Code Natinf 6034)".
L'on pourrait se demander pourquoi "Lakhdar Balaïd" a supprimé le mot "NON" devant le mot "PUBLIQUE" dans son article ? Pourquoi ce journaliste, en particulier, s'est arrangé, à sa façon, avec la vérité des faits ? Est-ce une façon de régler des comptes avec le professeur de philosophie, je le crains, surtout après des échanges d'amabilités à la sortie de l'audience ? Est-ce autre chose ? ...
Ce que je sais, c'est qu'à l'heure de l'écriture du présent statut, son article - dans sa version matinale - a été repris par le site officiel du "Collège-Lycée Averroès" avec bien d'autres imprécisions incroyables, tout sauf innocentes !
Enfin, il n'est pas inutile de rappeler que le professeur de philosophie n'a pas été attaqué sur la base de ses deux tribunes PUBLIQUES dans Libération. "Lakhdar Balaïd" n'explique pas pourquoi ce choix étrange de la part de l'UOIF. Il a été attaqué uniquement, et étrangement, sur la base d'échanges de "courriels privés" avec quelques anciens collègues, en qualifiant cet établissement de "nid de vipères hypocrites ". La juge unique", et non "des magistrats", qui a rendu ce jugement, a bien précisé que "Soufiane Zitouni" n'a pas présenté, le jour de l'audience, de preuves matérielles justifiant son propos. Elle a même dit que la Justice est ... technique. Le péché de Zitouni était de se défendre sans avocat.
Le jugement ne veut pas dire, me semble-t-il, que cet établissement n'est pas "un nid de vipères hypocrites". Cela ne veut pas dire non plus que les dirigeants UOIF de cet établissement sont innocentés de tout ce que les tribunes de Soufiane Zitouni avaient courageusement dénoncé : islamisme "Frères Musulmans", salafisme, sectarisme, antisémitisme, anti évolutionnisme, prosélytisme, etc. Le procès en appel ouvrira ce débat de fond, je l'espère. D'ici là, "Lakhdar Belaïd" pourra, au moins, au nom de la déontologie journalistique, corriger son article en s'habituant à écrire "NON", là où il est juste de l'écrire, et de dire "NON", là où il est honorable de le dire aussi !