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Billet de blog 10 juillet 2013

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Côte d’Ivoire : un pays où « Demander Pardon » coûte cher, trop cher même…

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Sangaré Pardon pour cette saute d’humeur, mais il nous est de plus en plus pénible de regarder jour après jour, avec peine et tristesse la « tortue » de la Réconciliation ivoirienne avancer… Le pardon, à la base de la paix dans toute société humaine se fait désirer en Côte d’Ivoire.

Ce cher pardon Ivoirien

A tel point que les Ivoiriens se sont mis à imaginer que:

Le premier qui demandera pardon sera ruiné: sa vie s’effondrera…

Ses amis le quitteront en le haïssant, même son chien ne remuera plus la queue en le voyant arriver et pour finir sa sueur deviendra sucrée.

Sa femme sera obligée de respecter sa « servante » (doux euphémisme pour parler des « bonnes à tout faire » dans les familles aisées – très souvent proche de l’esclavage moderne – mais bon ça ne choque pas grand monde… ça n’empêche pas les « maîtres » de vitupérer le néo-colonialisme…).

Lui sera obligé de répondre au « Bonjour » de son « gardien »…

En lançant ce projet de site à la Mémoire des Victimes de nos guerres fratricides, nous étions lucides quant au temps qu’il faudra pour recoudre le pagne déchiré de notre fraternité.

Mais à ce point… Nous ne nous y attendions pas.

Comment ça demander « Pardon »? Et l’autre? C’est lui a a commencé etc… Cour de récré dramatique. Absurde.

La chute du taux de testostérone chez certains andropausés se traduit par une raideur inattendue de leurs attitudes…

On invoque moult raisons pour ne pas le faire. Mais on oublie l’essentiel : les Victimes et leurs parents…

Alors permettez nous de faire le pas, si votre rancoeur est supérieure à votre compassion, si vous avez décidé que l’une ces lignes ne vous concernent pas, passez à la ligne suivante peut être que vous retrouverez un des vôtres: un de ceux qui méritent votre COMPASSION.

Mais si la haine ne vous a pas totalement déshumanisé, reprenez les lignes que vous avez sautées précédemment, vous verrez, vous comprendrez ce que nous avons compris.

Un mort est un mort, un parent de victime est un parent de victime et il souffre.

Il souffrira tant que nous vous n’aurez pas demandé pardon pour les victimes: pour TOUTES lesvictimes.

Point de religion ici: de l’humanisme et rien que de l’Humanisme.

Si votre bouche refuse de le faire, pensez-le. Si vous n’y arrivez toujours pas, demandez à vous mêmepardon car vous êtes devenu votre propre ennemi.

Nous demandons pardon

Nous allons demander pardon et présenter nos sincères condoléances à tous les Ivoiriens qui ont perdu un parent et un proche.

La liste qui suit est loin (trop loin) d’être exhaustive, nous nous en excusons d’avance.

Nous demandons pardon pour :

  • les gendarmes tués à Bouaké
  • les 75 personnes étouffées dans un conteneur à Korhogo
  • les jeunes filles d’Abobo
  • les kidnappés d’Abobo
  • les victimes du terrifiant article 125
  • les habitants Abobo Doumé
  • les gamins de la marche sur la RTI
  • les habitants tués à Treichville
  • les habitants tués à Koumassi
  • les habitants de Yopougon
  • les jeunes gisant dans la lagune Ebrié
  • les morts de Duékoué
  • les morts d’Arrah
  • les morts de Taï
  • ….

Mais aussi aux filles et femmes violentées, aux personnes qui ont perdu leurs biens, à celles qui ont perdu leur santé physique ou mentale.

A tous ceux qui ont été traumatisés par les horreurs qu’ils ont vu ou vécu.

Et enfin, surtout aux Enfants à qui les adultes ont imposés leur incapacité à vivre ensemble dans la paix.

Notre « saut d’humeur » ne vise personne en particulier.

Certains passages pourraient choquer certaines personnes qui n’auraient pas compris cet écrit est avant tout celui du coeur.

D’avance, pardon.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.