En France, le mariage est protégé comme une liberté individuelle, mais il pourrait être menacé par les pressions politiques de la droite et de l’extrême droite, qui cherchent à limiter ce droit pour les étrangers en situation irrégulière. Les mariages mixtes (entre autochtones et immigrés) sont pourtant perçus comme un indicateur d'intégration, bien qu'ils puissent avoir des impacts variés sur les comportements de santé des individus impliqués. Peu d’études se sont intéressées au succès ou à l'échec de ces mariages mixtes.
Les couples interethniques, en raison de leurs différences culturelles, ethniques et parfois sociales, peuvent en effet faire face à des défis particuliers qui influencent leur santé mentale. Les couples interethniques peuvent également faire face à des formes de stigmatisation sociale, que ce soit en raison de préjugés raciaux ou ethniques. Ce rejet extérieur peut nuire à leur santé mentale, créant un sentiment d'isolement et de marginalisation. L'absence de soutien social peut augmenter les niveaux de stress et d'anxiété.
Les bienfaits du mariage dépendent de la qualité de la relation, notamment en termes de conflits conjugaux, qui peuvent varier selon les couples mixtes et autochtones. Bien que les recherches spécifiques sur la santé mentale des couples interethniques soient encore limitées, quelques études ont exploré l'impact des mariages interculturels sur le bien-être psychologique des individus impliqués.
Des études internationales montrent des différences entre les couples interethniques et intraethniques en matière de violence conjugale, avec des taux plus élevés dans les couples interethniques. En Suède pourtant, les migrants mariés à des autochtones ont des comportements de santé proches de ceux de la population locale, tandis que les femmes immigrantes mariées à des autochtones peuvent être plus exposées à des risques de santé mentale, comme les prescriptions de psychotropes.
En Corée du Sud, les femmes immigrantes mariées font face à de nombreux défis psychosociaux liés à l'adaptation culturelle et au mariage interculturel. Les risques de symptômes psychiatriques varient selon plusieurs facteurs, parmi lesquels le stress lié à l'acculturation, le pays d'origine, le stress familial, la violence conjugale et la structure familiale élargie. Toutefois, des facteurs protecteurs tels que le soutien social et la satisfaction conjugale ont été identifiés comme importants pour réduire ces risques.
Des études, notamment celles menées aux États-Unis, ont montré que les couples interethniques (blancs-noirs, hispaniques-blancs, etc.) peuvent être plus exposés à des conflits intenses, parfois violents. Les différences culturelles peuvent accentuer les malentendus, les tensions et les disputes, ce qui peut entraîner un stress psychologique considérable pour les deux partenaires. Les couples interethniques jeunes peuvent être plus vulnérables aux problèmes de santé mentale, en partie à cause de leur manque d’expérience relationnelle et de la pression sociale supplémentaire liée à leurs différences culturelles. L'adaptation à une relation interculturelle dans la jeunesse peut être particulièrement stressante.
La France : en 2022, sur environ 229 000 mariages célébrés en métropole, près de 32 000 concernaient des couples mixtes, soit 14 % du total. Cette donnée ne prend pas en compte les mariages mixtes célébrés à l’étranger impliquant un Français. Bien que les mariages mixtes soient de plus en plus fréquents, il n’existe pas de données précises sur la santé mentale du couple et sur les taux de divorce, mais certains indicateurs suggèrent que ces mariages pourraient être plus fragiles que ceux entre personnes de même nationalité.
Les résultats de l'étude française de l’INTERMAR (integration of international marriages: empirical evidence from europe and north america) révèlent que les taux de séparation des couples internationaux sont plus élevés que ceux des couples connationaux et que les taux de séparation des couples dont les parents viennent du même pays (c'est-à-dire de même origine ethnique) sont inférieurs à ceux des couples qui ne partagent pas la même origine parentale. « Les différences dans l'importance de la religion et des affiliations religieuses ainsi que la perception de la relation de couple par la famille et les amis se sont avérées avoir des effets similaires sur la stabilité conjugale des couples en Amérique du Nord et en Europe … Enfin, d'autres facteurs cités dans la littérature sur le divorce, tels que l'âge, les antécédents matrimoniaux, l'histoire matrimoniale des parents, l'emploi et le revenu, ainsi que la présence d'enfants, se sont révélés être des prédicteurs significatifs de la stabilité conjugale des couples internationaux et connationaux, et concordent avec les études précédentes. » https://cordis.europa.eu/project/id/254115/reporting
Les enfants nés de couples interethniques peuvent développer des identités culturelles hybrides, ce qui peut parfois les exposer à des conflits d'identité. Cependant, une étude a suggéré que les enfants élevés dans des environnements où la diversité culturelle est acceptée peuvent avoir de meilleures compétences émotionnelles et sociales, contribuant ainsi à un meilleur bien-être mental.