Ce combat de coqs trouve ses origines aux débuts des années 1980. M. Hojeij, issu d’une grande famille libanaise très présente en Afrique, dirige alors au Congo la société Commissions Import Export (Commisimpex).
Avec 5 000 employés, il se vante d’avoir la plus grande société privée du pays. Pour le compte du gouvernement de M. Sassou-Nguesso de l’époque, qui met alors en place un régime pseudo-marxiste et des plans quinquennaux, il réalise un certain nombre de travaux : construction d’un pont, plantation d’une palmeraie, construction d’un village de travailleurs…
Le gouvernement congolais se montre pourtant mauvais payeur. Seule une partie des travaux est réglée. Depuis, M. Hojeij a fait de sa vie un combat pour récupérer ce qu’il considère comme son dû, jonglant entre ses antiques téléphones portables et son armée d’avocats et de conseils en communication.
Une ardoise qui a explosé
A Brazzaville, c’est peu dire que M. Hojeij n’a pas laissé que de bons souvenirs. L’inflation permanente de ses factures surprend particulièrement. L’argent réclamé, qui s’élevait à 440 millions de francs en 1992 (environ 100 millions d’euros actuels), atteignait 675 millions d’euros en 2013. Et aujourd’hui, sans trop s’embarrasser de détails, M. Hojeij affirme que la somme se monte à un milliard, que ce soit en euros ou en dollars… Soit une multiplication par dix de l’ardoise initiale.
Brazzaville contre-attaque
De leur côté, les autorités congolaises ne sont pas restées les bras ballants. Dès 2012, la société Commisimpex a été déclarée en faillite par la justice de Brazzaville et une énorme dette fiscale lui a été réclamée. Si bien que d’après l’avocate du Congo, Simone Bernard-Dupré, c’est désormais Commisimpex qui doit 700 millions d’euros au Congo.