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Ce vendredi 25 mai, deux députés français, une eurodéputée, douce organisations sociales et plus de cent citoyens et citoyennes européens ont signé et envoyé une pétition à Federica Mogherini, Haute représentante de l’Union Européenne aux Affaires Étrangers et de Sécurité et Vice-présidente de la Commission Européenne, exprimant leur préoccupation quant aux conditions techniques et aux garanties de transparence de l’élection présidentielle colombienne, qui aura lieu ce dimanche.
Les députés français Éric Coquerel et Loïc Prud’homme de la France Insoumise et l’Eurodéputée Tania González Peña, vicepresidente de la Commission pour l’Amérique Latine au Parlement Européen ont signé cette lettre.
Les signataires affirment que l’arrêté du Conseil d’Etat Colombien sur la fraude électorale aux élections parlementaires de 2014 (qui comprenait des mécanismes d’intervention illégale du logiciel de l’autorité électoral) ainsi que les irrégularités concernant la liste des jurys responsables du dépouillement des votes, sont leurs principales inquiétudes.
« En février 2018, suite à des dénonciations de pratiques de fraude électorale durant les élections législatives de 2014, le Conseil d’État Colombien s’est prononcé publiquement constatant plusieurs défaillances du logiciel informatique privé chargé de la consolidation des résultats du dépouillement des votes. D’après leur enquête, plusieurs fichiers LOG ont subi des modifications non justifiées avant le jour du dépouillement des votes et d’autres fichiers LOG ne présentaient pas toutes les traces du processus informatique. Ces défaillances ont eu pour conséquence des différences non justifiées entre les certificats E14 signés par les jurys de vote et les résultats consolidés. Or, à ce jour, le logiciel semblerait inchangé et les défaillances seraient donc toujours présentes.
Par ailleurs, depuis 2014, la méthode de sélection des jurys de vote a été modifiée. Auparavant, les jurys étaient tous des agents publics de l’État colombien, dès à présent, une partie des jurys convoqués sont des salariés d’entreprises privées. Or, d’après des dénonciations publiques de la part d’un des candidats, les DNI de plusieurs personnes listées ne sont pas présentes dans les bases de données de la sécurité sociale colombienne. Leur absence dans ces bases de données suscite alors de doutes quant à l’origine et la neutralité de jurys qui ne seraient pas des salariés, tel que prévu. Des doutes concernant la formation, la capacité technique et la neutralité des jurys de vote, mettent en risque tout le processus de dépouillement.»
Parmi les signataires se trouvent également des associations reconnues par leur travail sur l'Amérique Latine et la Colombie telles que « France Amérique Latine » et « Amérique, Espagne Solidarité et Coopération AESCO ». Divers citoyens et activistes de plusieurs pays d’Europe (la France, l’Espagne, la Suisse et la Norvège) font partie de cette initiative.
Cette lettre demande à l’ensemble des institutions de l’Union Européenne d’assurer toutes les garanties internationales nécessaires à un processus électoral démocratique en Colombie :
« Nous, en tant que citoyens européens et organisations européennes, engagés dans le respect des droits fondamentaux et des garanties démocratiques, souhaitons que les recommandations de la mission exploratoire de l’Union Européenne pour l’élection présidentielle colombienne soient rendues publiques ainsi que les raisons pour lesquelles le Service des Instruments de Politique Étrangère à votre charge a décidé de déployer une Mission d’Experts Électoraux à la place d’une Mission d’Observation Électorale qui aurait eu une portée plus large, avec une équipe plus grande et qui aurait pu compter avec des experts informatiques.
Nous invitons à l’ensemble des institutions de l’Union Européenne et au Service des Instruments de Politique Étrangère à assurer tout le soutien et les garanties internationales nécessaires à un processus électoral démocratique et transparent en Colombie.»
Cette élection présidentielle sera historique car elle décidera du prochain président qui sera, entre autres, responsable de la bonne mise en œuvre de l’Accord de Paix signé avec les FARC-EP et qui, pour l’instant, subi de nombreuses difficultés pour être appliqué.

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