monique arcaix

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Billet de blog 21 août 2011

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Nous vivons un monde dangereux

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Ce matin, dimanche, j'ai pris ma voiture pour aller acheter le journal et mon pain quotidien. J'ai des excuses pour ça , j'habite un petit village d'une centaine de personnes sans commerce. J'étais, malgré la chaleur déjà étouffante, contente d'effectuer ce petit voyage de dix km sur une petite route de campagne. Dès la sortie du village, un écriteau posé par terre, à l'envers du sens de ma marche attira mon attention mais je n'allais pas me tordre le cou et risquer un accident pour le déchiffrer. Je compris très vite pourtant ce que c'était. En rang , maintenant un écartement réglementaire(oui chef), tournant le dos à la route comme des hommes qui pissent, je vis des hommes de mon village et des villages aux alentours( c'est pas une excuse), affublés de gilets et de casquettes orange fluo, la main sur leur kalachnikov, les yeux fouraillant les fourrés, prêts à chasser le sanglier. Je suis outrée que cela soit autorisé en bordure de routes.Le panneau bien évidemment prévenait du danger d'être là par ce qu'il y avait une battue organisée. Je me demande quelles précautions, on peut prendre dans cette situation si ce n'est de se réfugier chez soi et de ne plus sortir.Sur la route j'ai croisé d'autres oiseaux des îles, vêtus de combinaisons aux couleurs pétardes, casqués comme pour la guerre, juchés non pas sur des palmiers mais sur leur bicyclettes. Je me disais que ces derniers qui souvent squattent la route, allaient battre leur record de vitesse quand ils allaient rencontrer les hommes qui ne se camoufflent plus parce qu'ils ont compris qu'ils sont des dangers déjà pour eux mêmes. Pour pimenter cette situation ubuesque mais réelle, un fou couché dans sa cabine -vélo, je ne sais comment s'appelle ces vélos, pédalait de tout son coeur, un petit fanion jaune s'agitant derrière lui. Je suis rentrée chez moi. Il fait trop chaud je ne sortirai pas.

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