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Billet de blog 1 avril 2019

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Du dioxyde de titane retrouvé dans deux tiers des dentifrices

'association Agir pour l'environnement demande que le dioxyde de titane ne soit plus utilisé dans les dentifrices et les médicaments

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le dioxyde de titane est un sel minéral naturel qui se présente sous forme d'une poudre blanche. Il est utilisé comme colorant, conservateur et aussi filtre solaire. Il a en effet la capacité de stopper les ultraviolets. Le dioxyde de titane est le composant phare des crèmes solaires bio et se trouve aussi très souvent dans les poudres de maquillage, mais aussi dans l'alimentation. Lorsqu'il est utilisé comme colorant, il est indiqué sur les étiquettes grâce à un code de lettres et chiffres : CI 77891

Dioxyde de titane : pourquoi l'interdiction de cet additif alimentaire soupçonné d'être toxique c... © Europe 1

Après s'être penché sur la composition de plus de 500 dentifrices, l'association Agir pour l'environnement demande la suspension de l'utilisation du dioxyde de titane à tous les produits qui peuvent être ingérés. L'association a en effet étudié 411 dentifrices, dont 62 pour enfants, vendus dans les grandes surfaces, pharmacies, parapharmacies et magasins bio. Il en ressort que "deux tiers des dentifrices (265 dentifrices sur 411) contiennent du dioxyde de titane", qu’"un dentifrice pour enfants sur deux en contient (31 dentifrices sur 60)" et qu’"aucun des 273 dentifrices ne précise sur son emballage si le dioxyde de titane présent est à l’état nanoparticulaire". Un constat assez inquiétant quand on sait que le dioxyde de titane est potentiellement cancérigène. ​En janvier 2018 institut national de la recherche agronomique a réalisé une étude pour savoir si le dioxyde titane est cancérigène lorsqu’il est avalé, en le testant sur des animaux. L’INRA en a conclu que cette substance est à l’origine de stades précoces du cancer colorectal. Toutefois, ces résultats ne peuvent pas être appliqués à l’Homme. Cependant, lorsqu’il est inhalé, agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail a classé le dioxyde de titane comme cancérigène avéré.

Le dioxyde de titane va-t-il être interdit ?

A la suite de son étude, l'association Agir pour l’environnement, qui doit être reçue ce jeudi après-midi par le cabinet de Bruno Le Maire, demande "l’élargissement de l’arrêté de suspension du dioxyde de titane à tous les produits qui peuvent être totalement ou partiellement ingérés : dentifrices et médicaments. L’association réclame aussi "une enquête de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes pour vérifier si l’absence de la mention nano sur l’étiquetage des dentifrices est justifiée, ainsi que des sanctions dissuasives pour les fraudeurs". Un site dédié a vient également d'être créé où les consommateurs peuvent découvrir la liste des dentifrices qui contiennent du dioxyde de titane.

Illustration 2

En mai dernier, la secrétaire d’Etat à la Transition écologique Brune Poirson avait déjà annoncé la suspension de l’utilisation du dioxyde de titane dans les produits alimentaires d’ici fin 2019 - suspension et non interdiction qui dépend de l’Union européenne. Cette substance contient notamment des nanoparticules d’une taille inférieure à 110 nanomètres facilitant leur pénétration dans l’organisme. Mais le ministre de l’Economie Bruno Le Maire avait refusé de signer l’arrêté de suspension, mettant en avant des "évaluations différentes" sur la dangerosité potentielle du produit. Il aurait ensuite fait machine arrière, selon des associations, et se serait engagé à suspendre cette substance à la mi-avril.

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