L’Arabe qu’on aime : Oxymore français

Quelque chose, dans mon visage, doit éveiller la méfiance ! Des regards hostiles, méprisants ou craintifs que je croise tous les jours… Les mamies changent de trottoir tout en regardant par terre… On m’évite ! Je le sais ! On ne veut plus que j’existe ! Ils veulent que je disparaisse ! Ils ont trop de haine ! Et pourtant je les aime. La haine n’est qu’un amour déçu… Je me rassure… Il faut espérer ! Encore et encore, toujours ! Tout de même, c’est ça qui nous maintient en vie…Pourtant, il suffit d’allumer un écran pour se voir, non pas tel qu’on pense être, mais tel qu’on nous voit…Immigration, islam, voile, entrisme, islamisme… L’ennemi est montré du bout des lèvres… On sait tous de qui on parle. Le vieil ennemi de l’intérieur… Un Brutus est dans la maison… Les spectres des fellagas… La guerre d’Algérie… La guerre civile…On replante le couteau dans la plaie… Les cauchemars du Djebel à ressasser ! Civilisateurs contre Barbares ! Réduction intellectuelle simpliste, partielle et partiale… Les esprits se raidissent et les idées marchent au pas…Les pyromanes des plateaux sont pleins d’audace pour remplir leur besace avec un peu plus de liasses à chaque dérapage… De tous bords, ils semblent tous d’accord que l’ennemi est le Maure…Mais un seul Beur ne fait pas peur ! Il faut choquer ! Trois mots : le Grand Remplacement. Alea jacta est ! Après la peur qu’on installe, il faut maintenant déshumaniser l’ennemi. On ne peut jamais attaquer nos semblables, car on a tout de même une âme ou un cœur qui ne s’est pas complètement rendu à la société de consommation…Il faut marquer la différence pour légitimer la violence. Ils ne sont pas comme nous. Ils ne pensent pas comme nous. Ils ne parlent pas comme nous. Ils ne mangent pas comme nous. Ils ne prient pas comme nous. Pourtant, nous aimons pareil. Nous pleurons pareil, et nous avons mal de la même façon… Personne n’a choisi son corps, sa couleur ou son origine ethnique. Le corps n’est qu’un véhicule qui fait traverser à votre âme ce désert qu’on appelle la vie. Un seul voyage sans retour… Tâchons de passer un agréable voyage. Un voyage où l’on n’aura pas de remords à la fin… Il faut partir serein… léger…Il faut se recentrer sur l’essentiel : l’amour. L’amour de son prochain…Sans aucun prosélytisme, je vous le dis : votre croyance m’importe peu ! Il faut se hisser au-delà du corps… S’élever vers les hauteurs célestes… Seul espoir pour voir dans l’obscurité une lueur et avoir dans le cœur une vigueur pour construire ensemble une France meilleure.