🎯 Un lieu pensé par et pour les usager·es, et non les agents
Dans cette vision :
les demandeurs d’emploi animent eux-mêmes les ateliers : table ronde, café-débat, CV-troc, co-développement de projets…
les repas conviviaux à prix social (≈ 5 €) sont co‑organisés et co‑gérés, permettant de tisser un vrai réseau, sans attendre une prise en charge administrative.
chacun·e prend des nouvelles des autres, propose des sujets, organise des événements – la communauté devient autonome, presque sans staff.
L’idée : sortir du modèle vertical où les agents dictent, pour instaurer une dynamique horizontale, libre et collective.
👥 Les conseillers deviennent médiateurs, non chefs d’orchestre
Si les agents restent présents, leur rôle évolue :
facilitateurs, non prescripteurs : ils aident à organiser, valider les ateliers, éviter les conflits – mais n’animent pas.
techniques, non directeurs : conseil sur un CV, aide numérique, orientation – toujours à la demande.
support, non omniprésents : ils interviennent en second plan, sur sollicitation, laissant les citoyen·nes définir le contenu du lieu.
🔄 Pourquoi ce modèle est réaliste – et radical
Le staff est déjà débordé : un conseiller suit entre 250 et 500 demandeurs en IDF, donc l’idée n’est pas d’en ajouter.
- Externalisation croissante montre que l’État est prêt à déléguer : 400 M €+ en externalisation en 2023
Les chômeurs sont qualifiés pour s’entraider – ils n’attendent plus juste des réponses, mais veulent s’engager et se libérer de la stigmatisation.
⚙️ Un modèle qui assume la pénurie… et la dépasse
Au lieu de considérer le déficit de staff comme un obstacle, ce projet :
embrasse la pénurie, en valorisant l’expertise collective ;
favorise la coopération entre pairs, associatifs, ex‑chômeurs, bénévoles ;
propose une auto-organisation, avec des rôles tournants, des comités et responsabilités partagés.
🛠️ Défis et conditions de succès
Pour que “Le Réseau” fonctionne réellement :
encadrement minimal : un ou deux médiateurs pour structurer sans supplanter ;
formation de la communauté : sur animation, gestion de conflits, outils numériques ;
soutien institutionnel : budget pour logistique légère (salle, café, matériel), pas pour des agents supplémentaires ;
évaluation participative : les usager·es décident des indicateurs de réussite, pas uniquement les statistiques administratives.
✅ Conclusion : vers une réinvention démocratique de l’accompagnement
“Le Réseau” propose une vision radicalement différente : une France Travail où les premiers acteurs sont les demandeurs d’emploi eux-mêmes. Ici, le staff ne devient pas inutile : il se fond dans la communauté, et sert une ambition : redonner aux chômeur·euses la force de se prendre en main, ensemble, sans être gardien·nes de leur destin.
Une utopie ? Peut-être le début d’un laboratoire social à expérimenter.