"Le pouvoir ne se partage pas, il se déconstruit."
Le spectacle est affligeant. La Cinquième République, née des décombres de la IVe pour résoudre une crise institutionnelle, est devenue elle-même la source d’un dysfonctionnement profond de notre démocratie. Concentration extrême des pouvoirs, verticalité autoritaire, effacement du Parlement, gouvernance par 49.3, et surtout déconnexion totale entre le peuple et ceux qui décident en son nom.
La France ne fonctionne plus. Pas pour ceux d’en bas. Pas pour ceux qui votent, qui manifestent, qui espèrent.
Une République vidée de sa substance
Le quinquennat a transformé l’élection présidentielle en plébiscite monarchique. Un homme seul — Jamais une femme — décide, ordonne, impose. L’Assemblée nationale ? Réduite au rôle de chambre d’enregistrement. Le Sénat ? Illisible et conservateur. Le Conseil constitutionnel ? Nomination entre amis.
Ajoutez à cela un gouvernement qui légifère par ordonnance, un président qui dialogue par monologue, et des médias accaparés par quelques milliardaires : nous avons glissé d’une démocratie représentative à une démocratie conditionnelle.
Les symptômes du pourrissement
Des gouvernements minoritaires qui gouvernent par la force institutionnelle.
Une abstention massive devenue structurelle : plus de la moitié des Français désertent les urnes.
Une défiance généralisée : selon plusieurs sondages récents, près de 70 % des citoyens ne font plus confiance aux institutions de la République.
Une montée des extrêmes qui prospèrent sur le vide démocratique.
Ce n’est pas une crise passagère. C’est un régime à bout de souffle.
Il faut une Constituante, pas une rustine
Changer deux ou trois règles ne suffira pas. Le problème n’est pas seulement dans les hommes ou les partis, mais dans l’architecture même du pouvoir.
Il faut refonder notre pacte démocratique. Ouvrir un processus constituant citoyen, décentralisé, transparent.
Pour une VIe République :
Parlement fort, président limité ou supprimé.
Référendums d’initiative citoyenne.
Reconnaissance du vote blanc.
Réforme profonde de la justice, du CSA, et de la presse.
Statut protecteur pour les lanceurs d’alerte.
Fin du cumul des mandats et limitation stricte de leur renouvellement.
Ce que nous voulons : une démocratie adulte
La République, ce n’est pas le drapeau ni les institutions fossilisées. C’est la souveraineté populaire vivante. C’est la capacité d’un peuple à s’organiser pour décider lui-même de son destin.
La VIe République ne doit pas être un gadget électoral, une promesse de campagne vide. Elle doit être une exigence démocratique, un projet de société, le socle d’une République réellement sociale, écologique et participative.
Il est temps de choisir : la refondation ou l'effondrement
La France mérite mieux qu’un régime à l’agonie dirigé par des technocrates sans cap. Nous devons en finir avec ce système vertical et verrouillé.
La révolution démocratique ne viendra pas d’en haut. Elle viendra du peuple. Elle commence ici. Elle commence maintenant.