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Billet de blog 23 juillet 2025

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Tout travail mérite salaire

Et écrire, penser, publier, participer à l’intelligence collective d’un média, c’est du travail.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Mediapart ne serait pas Mediapart sans son Club, sans ses blogueurs, sans cette multitude de voix citoyennes qui prennent la plume, semaine après semaine, pour décrypter, dénoncer, raconter, penser, proposer.

Et pourtant, ces voix sont invisibles dans les comptes. Car aujourd’hui, en 2025, écrire sur le Club de Mediapart, c’est encore et toujours écrire gratuitement. Sans contrepartie. Sans reconnaissance autre que symbolique.

Nous sommes des auteurs non-rémunérés sur une plateforme payante. Un paradoxe ? Non, une injustice.

Car soyons clairs : nous faisons vivre le journal. Nos textes sont lus, partagés, commentés. Ils ramènent du trafic, fidélisent des abonnés, suscitent des débats qui débordent sur les réseaux sociaux. Nos publications participent de l’écosystème de Mediapart tout autant que les articles de la rédaction. Alors pourquoi cette production-là, bien réelle, serait-elle systématiquement considérée comme secondaire, accessoire, bénévole ?

Il est temps d'ouvrir un débat. Et de proposer une piste concrète pour sortir de cette impasse.

 Une proposition simple : un don mensuel aux blogueurs par les abonnés

Chaque blog pourrait offrir à ses lecteurs la possibilité de soutenir son auteur via un don mensuel, à l’image des plateformes comme Patreon, Tipeee ou Ko-fi. Sauf qu’ici, tout resterait intégré dans l’environnement de Mediapart.

Imaginez : vous suivez un blog que vous aimez, vous lisez régulièrement ses articles, vous commentez, vous partagez. Une option vous est proposée : « Soutenir ce blog – 2€, 5€, 10€/mois ». Ce don va directement à l’auteur ou l’autrice, selon des règles transparentes fixées avec Mediapart. Pas une rémunération imposée par le haut, mais une reconnaissance libre, citoyenne, directe.

Ce système pourrait être volontaire : les blogueurs choisissent s’ils souhaitent activer cette option. Il pourrait être plafonné ou encadré pour éviter les dérives. Mais il aurait le mérite de créer un lien clair entre la valeur d’un travail et sa reconnaissance financière.

Et surtout, cela enverrait un message fort : à Mediapart, on ne vit pas sur le dos de la gratuité du travail des autres. On respecte la plume, on respecte le temps, on respecte l’engagement.

Le journalisme indépendant ne peut pas reposer sur l’exploitation invisible de ses propres soutiens. Mediapart a toujours été en avance sur son temps, à l’avant-garde de la presse libre, courageuse, éthique. Il est temps qu’il le soit aussi dans son rapport à ses blogueurs.

Car tout travail mérite salaire. Et écrire, penser, publier, participer à l’intelligence collective d’un média, c’est du travail.

Alors posons la question, franchement : qu’attend Mediapart pour rémunérer celles et ceux qui écrivent sur sa plateforme ?

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.