L’histoire de l’humanité est jalonnée de meurtres odieux qualifiés d’assassinats politiques et souvent attribués à une action isolée d’un détraqué mental, d’un illuminé ou d’un fanatique investi de la cause d’une quelconque obédience politique ou religieuse.
Alors que le temps, autrement dit la distanciation, converge toujours sur la mise en lumière de zones d’ombres remettant en cause ou plus humblement questionnant l’écriture officielle de l’histoire ; la société légale démocratique du moment discrédite ces citoyens avides de vérité et de liberté en les taxant d’adeptes du nébuleux mouvement de la « théorie du complot » affirmant que ces types d’exactions orchestrées et commanditées, protègent les intérêts les perspectives cachées de groupes d’influence maître de l’histoire, de leurs histoires.
Cette diatribe clôt in fine le débat qui au nom de la transparence démocratique serait légitime pour que le fantasme du complot ne se répande ou ne germe.
Ces meurtres ciblent des hommes investis de fonctions politiques jusqu’aux plus hautes de l’état ; JFK ou Yitzhak Rabin en sont des exemples contemporains. Sont aussi ciblés, des hommes désignés par le terme générique d’intellectuels quand leurs productions engagées dans l’objectivation de l’humanité éveillent les consciences au concept d’égalité.
Les états de droit ou bloc occidental par leur évangélisation au libéralisme achevée symboliquement lors de la chute du mur de Berlin ont éradiqué la menace interne du terrorisme rouge, révolutionnaire marxiste. La mondialisation économique cachant les détenteurs du pouvoir derrière l’actionnariat réinvente des outils d’asservissement d’un nouveau prolétariat mondialisé et endoctriné aux idées libérales prêchant la démocratie, mère de toutes les libertés et fière des porte-drapeaux de son avènement ; le marché et l’hyper-consommation .
Dans ce nouveau contexte d’un international-indigent pacifié et converti, la menace terroriste ne peut arriver que de l’extérieur. Et, pour se prémunir de la peur, au nom des intérêts des états nations mondialisant la démocratie, on en fait un alibi.
Ainsi, éclatent des guerres aux manœuvres médiatisées à la seconde près sur les écrans de télévision tribunes des chiens de garde du système diffusant une certaine information à la masse qui, dans sa course effrénée garantissant son pouvoir d’achat, n’a pas le temps de construire son esprit critique dans les livres réceptacles de toutes les sciences. Et, si malgré tout, le niveau de certains dans la classification des nouveaux serfs leur permet d’accéder à la lecture, ces mêmes cerbères télégéniques accompagnent ces âmes aux portes d’une sous-culture vide de question, débordante de présomption.
N’étant, aujourd’hui, qu’à l’aube du processus d’ « acculturation » amorcé pour les mêmes desseins, la propagande appuyant le discours de l’audiovisuel se cache dans une certaine presse gratuite distribuée dans l’espace publique s’efforçant d’orienter l’opinion par des articles et des thématiques judicieusement choisis et faisant écho à ce qui suit.
En effet, comme, pour mieux brouiller les cartes, l’illusion démocratique se construit jusqu’aux débats qui n’ont de débat que la forme tant les positions de tous les acteurs de ces émissions réécrites par les réalisateurs convergent vers les intérêts des nouveaux seigneurs d’un nouvel ordre mondial féodal à l’épée puissamment corruptrice : l’argent.
A l’instar de l’audiovisuel, les rédactions de la presse écrite, dite « libre », n’échappent pas à la règle et montrent outrageusement des signes forts de soumission. Les universitaires questionnant le monde sont alors phagocytés par des « intellectuels » aux références douteuses, élus de la prédication en marche.
Sur le territoire de ses puissances nationales :
A l’arme à feu, recours ultime pour éliminer les indésirables, menace du système ou de son image, on préfère le scandale remettant en cause la morale de la personne visée. Au son du cor libéral l’armée des manipulateurs de symboles se fait meute. Prétextant, leurs mœurs intimes, leur non intégrité, leur honnêteté au regard de la démocratie dans l’exercice de leurs fonctions, le système terrasse avec la plus grande virulence ces individus jusqu’à l’hallali.
Au lendemain de la mort de ces hommes et de ces femmes de toutes obédiences ; nous, citoyens unis dans le souvenir de leur innocence, nous interrogeons la cohérence de ce qui nous a été donné à voir et à écouter.
Alors, devons-nous au nom de l’intérêt de nos « démocrates » et de leur singulier « idéal démocratique » ; nous taire face à l’émotion qui a suivit le crime abjecte qui mit à terre les « blasphémateurs » baromètres de la République laïque ; ou, se lancer dans la quête de la vérité pour que cette démocratie citoyenne qui, dimanche 11 janvier 2015, s'exprima dans la ville lumière symbole mondial des peuples démocratiques modernes ne soit pas qu’un feu de paille et surtout qu’elle ne donne pas l’illusion au fascisme, toujours à l’affût du temps de son retour, que cette masse est prête à rejoindre ses fantassins.
Sachant que ce crime suit une période médiatique du « Vrai », constat médusé de l’enracinement et du retour consensuel des idées symboles de ce frisson idéologique qui engendra, dans un silence complice, l’horreur « finale » des années 40.
Au regard de ces mêmes questions, nous avons en tête le 11 septembre, événement majeur de l’histoire officielle des Etats Unis qui, face à une nouvelle menace, «le terrorisme » pouvant toucher l’hyper-puissance en son sein, unifia le peuple américain alors menacé en interne par une possibilité de guérilla urbaine réponse probable aux inégalités sociales croissantes observées. Cette partie de l’histoire américaine, on le sait, aujourd'hui de la bouche d'officiers du pentagone, légitima aux yeux de l’opinion publique, toute une série de guerres touchant avant tout les civils des « dictatures » du Moyen-orient, amies d’hier subitement encombrantes.
Un journal français titrait avant le rassemblement citoyen de dimanche, « le onze septembre français ».
Effectivement, les analyses et les conséquences sur les orientations politiques internes et internationales de la France nous montreront à bien des égards la similitude entre les deux actes d’une « extraordinaire barbarie ».
Mais qui sont « ces barbares », qui dans ces deux cas ont épousé d’une manière ou d’une autre le mode de vie d’une société au point d’être intimement liés à ses services secrets et, qui, subitement ou progressivement, se radicalisent pour enfin passer à l’acte?
Risquerons-nous de fouler le terrain de la question qui fâche ; casting de victimes idéales, pare-feu d’une autre vérité et/ou, terroristes servant une politique révolutionnaire fasciste?
Et comment parler des « bourreaux » sans parler des victimes ; tous des innocents. Le respect de leurs mémoires nous incombe le devoir d’éclaircir le terrain dépressionnaire des vérités. Aussi, il nous semble important de savoir quelle est la « nature de ces innocents, autrement dit :
Sont-t-ils morts au nom du blasphème à l’endroit de l’idéologie de leurs assassins terroristes ?
Ou, sont-ils les sacrifiés d’une cause bien plus importante : « l’action parallèle » ?
Avant d’aller plus loin, nous tenons à préciser que nous n’avons pas de réponses ou que notre réponse est seulement une multitude de questions sans éclairages officiels convaincants!
Le seul matériel d’analyse, qui fut, l’espace de quelques heures, à notre disposition avant que la censure, celle du fameux « droit d’expression » invoqué par tous, ne l’enferme dans les abîmes de ses archives, est l’ensemble des mots, des images utilisées par les médias simultanément aux événements qui jouèrent avec nos émotions en méprisant l’Argus enfoui dans chacune de nos consciences.
Unanimement les analystes empruntèrent à la philosophie et trouvèrent primordial de séparer la « raison de l’émotion ». Mais devant cet « impératif national polysémique : je suis Charlie », rares sont ceux qui ne se sont pas laissés, submerger par ce tsunami émotionnel sans précédent, expression d’un deuil collégial, très vite récupéré pour défendre toutes les églises se donnant, bien avant l’horreur, un combat farouche sur le terrain de la guerre des idées. Le camp puissant de l’occident tient le pavé en montant en liesse sa crise identitaire incarnée dans l’idée du déclin de la suprématie de l’homme blanc, si l’on n’endigue pas la déferlante immigration au croissant vert seule véritable menace contemporaine.
Le discours ambiguë de l’état incarné par les plus hautes fonctions de la république, même si exhortant à ne pas s’embourber dans « les amalgames » inacceptables à l’endroit de nos « concitoyens musulmans », insista sur l’ensemble des libertés de la république en agitant la laïcité aux contours d’un débat apocryphe de ces dernières décennies et annonça un engagement déterminé dans une nouvelle croisade : la guerre contre le terrorisme islamiste rimant avec fascisme comme si l’on se prémunissait de cet épigramme en taisant par son énonciation toutes velléités de controverses.
Alors oui ! De vous républicains avertis parmi les avertis, nous attendons des réponses !
Les journalistes, ceux des chaines d’informations continues, traitèrent l’attentat macabre au pied levé sans pour autant y mettre de l’indignation. Pire, hors champs, les voix teintées d’ironie ou de rires nerveux qualifièrent les victimes de « blasphémateurs » après avoir affirmé que ce n’était pas les « Journalistes » qui étaient visés. Adjectif presque inimaginable dans les bouches des « futurs » assassins dont les visages apparurent trop prématurément au point de voir des images d’archives du passé hédoniste de l’un d’eux alors qu’ils étaient en fuite et que, à ce moment du script de l’événement, nous n'étions pas supposés avoir connaissance de leurs identités.
Cagoulés, les assassins ont agi avec une dextérité qui, de la bouche des experts en présence, relève de l’infanterie occidentale moderne préparée à la guérilla urbaine.
Les informations remontaient à la célérité des vérités écrites. On apprend que les « djihadistes » ont épargné une journaliste juive en l’exhortant à se convertir à l’Islam et à se voiler. Ils lui auraient expliquée qu’elle devait sa vie à son genre alors que l’on sait par ailleurs, et la suite des événements le prouve, que le mépris de ces hommes à l'égard des femmes n’a pas évolué d’un iota ; pour preuve l’exécution sur la chaussée de cette jeune femme agent de police.
Les consultants, des spécialistes du renseignement, de la police et de l’armée, montrent une réserve présentant plusieurs visages. Alors, bien malin celui qui nous expliquera la partition de communication de ces fonctionnaires de l’état en exercice ou retraités. Si les regards montraient pour certains de l’indignation, rares sont ceux qui l’ont exprimée avec le verbe. Un seul dénonça habillement la diffusion des visages de ces hommes en invoquant la présomption d’innocence.
A plusieurs reprises, en plus d’essayer d’obtenir, de la bouche prudente de tous ces hommes, les mots, traceurs de la propagande légitimant la politique ségrégationniste dans les « quartiers » fatalement tous « islamisés », les journalistes se sont efforcés, sans y parvenir à emmener les obligés de la République sur le terrain de l’antisémitisme. La rédaction de Charlie Hebdo avait en son sein des personnes pouvant se réclamer de toutes les obédiences et travaillant toutes pour un hebdomadaire qui d’après ces journalistes investis de la plus grande neutralité avait fait du blasphème une religion trop irrévérencieuse.
A ces mêmes journalistes ou apologètes, nous rappellerons que ces quartiers sont les dortoirs d’un nouveau prolétariat urbain où la République a renoncé à son devoir de protection de tous ses enfants pour une politique aujourd’hui bien rodée de déshumanisation de cette catégorie sociale. Regroupée, pour mieux être contrôlée, la misère sociale ou « du monde », celle des « immigrés » enfante des « sauvageons », la « racaille » que seul un « karcher » peut « nettoyer » pour « reconquérir » ces « zones de non droit ».
Serions-nous taxés d’hérétiques si nous affirmons que les nazis utilisaient déjà ce champ sémantique nourrissant une propagande génocidaire fustigeant les juifs de l’entre deux guerres ?
Et que penser de ceux qui parlent d’apartheid alors qu’il y a peu, utilisaient des vocables de ce régime démoniaque qui condamnait des êtres humains à l’infériorité essentialisée sous le seul prétexte fallacieux d’avoir la peau noire?
Au regard de la bile déversée à l’adresse de ceux aujourd'hui appelés concitoyens, serions-nous légitimes de les désigner d’Afrikaners ?
Que penser de ces agissements, repentance ou stratégie politique grossière, sans substance pour atteindre le firmament du pouvoir politique, perron de l’univers des seigneurs de l’Argent?
Quels républicains, au regard du passé collaborationniste pour ne pas dire génocidaire de la France peut douter de la légitimité des citoyens d’obédience hébraïque dans la société Française ?
Qui s’efforce à instituer une gradation dans le fascisme, en légitimant l’extrême droite française menace réelle pour la République et en bannissant un nouveau fascisme religieux qui aurait une armée obscure dans les ghettos prête à se lever comme un seul homme contre la Nation?
Faut-il être plus exhaustif ?
De l’épilogue d’une tragédie aux conséquences à l’avant goût amer d’un débat social fier de l’idée qu’un enfant de huit ans puisse être entendu au commissariat de police avec ou sans son père pour apologie du terrorisme par dénonciation du corps enseignant!
Si l’abandon du plus important des socles de la République, la grande idée humaniste donnant à chaque citoyen la possibilité de s’émanciper par la construction de son esprit critique, peut être aujourd’hui interprété par les conditions de travail du corps enseignants dans les écoles des zones populaires, nous devons sans réserve attirer votre attention sur l’endoctrinement de ces soldats de l’enseignement du verbe qui ne servent plus à l’unisson la devise laïque trônant au dessus de leurs chapelles républicaines accueillant tous les jeunes citoyens de toutes obédiences religieuses ou politiques et sans distinction du genre. Les déçus d’un système les négligeant peu à peu, enrôlés au service d’une idéologie fasciste, troquent l’enseignement laïc au profit d’un activisme systématique empêchant les enfants de ces indésirables de goûter à leur citoyenneté dans la dignité, celle de l’insertion sociale par le marché de l’emploi.
Quand, de sa cane, l’aveugle désigne le coupable aussi jeune soit-il, la horde délestée de sa raison s’empresse de vider ses colères, immondice de frustrations. Force est de reconnaître que, aujourd’hui, le « M » est encore maudit ! La question est de savoir s'il rejoindra cette fois le « J » dans la postérité ?
Républicain ; nous t’en conjurons, pour ne pas avoir à répondre à cette question, éloigne-toi de la lisière de cette plaine du non retour, celle du flambeau fasciste guidant inéluctablement vers l’horreur et la honte.
Meh.