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Billet de blog 2 septembre 2015

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Téléréalité des philosophes!

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Monsieur le philosophe du petit écran.

Déjà trois jours que, sans relâche, des frissons parcourent ma peau.

Arriveront-ils à la pénétrer, à la violer ?

Je suis sur mes gardes.

Des hommes, j’ai entendus parler. Leurs mots aiguisés comme des dagues assaillent mon corps et s’apprêtent à écouter la musique de mon sang ruisselant dans le caniveau.

Ces hommes sont pourtant élevés au rang d’intellectuels. La haine de l’autre fut méticuleusement prêchée. Aucun des moyens utilisés, n’était le fruit du hasard :

De l’énoncé du discours raciste se légitimant avec des références universitaires douteuses, aux moyens pluriels d’anéantir, d’annihiler l’intelligibilité du discours du discutant.

Ainsi, ces nouveaux intellectuels maîtrisant l’audiovisuel comme un outil de propagande et de lutte politique, développent une stratégie de communication ; « la guérilla des symboles ».

Cette guerre du sens répond à quelques règles élémentaires ayant comme objectif :

 Ne pas laisser son interlocuteur s’exprimer en :

- l’interrompant systématiquement

- couvrant la voix du discutant en parlant plus fort

- gesticulant  frénétiquement

- exprimant, l’horreur, la négation du discours écouté

- agressant verbalement le contradicteur pour montrer du doigt son agacement quand ce dernier ne sait pas se contenir.

- Jouant la victime agressée quand le locuteur défend ses opinions avec opiniâtreté et sans signe de violence.

- Attirant la caméra, souvent complice, pour que l’image de l’autre ne puisse apparaître et pour qu’elle endosse le costume de l’ennemi invisible.

Ces apologètes font de la culture un champ de bataille d’une guerre déclaré à un ennemi tout désigné.

Les hommes les affrontant, naïfs ou passifs, sont inscrits dans le plaisir de la discussion flattant leurs égos. Sont-ils avisés de la lutte que mènent ces doctrinaires ?

Si oui, pourquoi, en collaborateur vont-ils la fleur au mot à la guerre?

La violence de leurs verbes agacés  envahissant leurs corps nourrit la satisfaction des guerriers n’oubliant jamais de se vêtir d’une attitude victimaire pour légitimer leur comportement belliqueux. Le saint droit à la résistance les décore de la médaille des  résistants valeureux.

Les chefs d’orchestre, l’animateur et le réalisateur acquis à la cause de leurs héros au front, donnent toujours le dernier mot aux élus. La connivence est alors au bout des lèvres, dans les regards et sur le petit écran.

Voûté de son allégresse et de la satisfaction du travail bien fait, le combattant, en nage, s’éclipse ; il n’assistera pas à la fin de l’émission.

Il se prépare déjà pour un autre round de son combat oubliant que ses congénères en d’autres temps ont subis le rôle injuste du bouc-émissaire dans le drame du 20 siècle ; La Shoah.

Derrière mon écran, au nom de la République, je veux croire en mon droit, en mon devoir d’accuser cet homme, ces hommes de fabricants d’opinions nauséabondes.

Monsieur, vous n’avez pas les moyens humains de vous élever au rang des dépositaires de la mémoire des morts et des derniers rescapés de ce génocide me faisant froid dans le dos à chaque fois que je l’évoque.

Monsieur, vous salissez la mémoire de chacun des déportés en utilisant les moyens de leurs bourreaux pour diaboliser les nouveaux bouc-émissaires (puisque que l’histoire ne raconte ou cache leurs précédentes exterminations européennes par une formule cynique « la guerre dans la guerre » rappelant l’histoire déjà machiavélique des « hilotes » de la Grèce antique), fruits d’une situation que l’on dit économique et dont certains, injustement comme jadis, vous en imputent déjà la responsabilité. Vous devriez les combattre, ensemble, nous devrions les combattre, au lieu de proposer une autre cible participant à la gradation abjecte des êtres humains et faisant de vous un lâche « parianiste ».

Sachez  monsieur qu’à l’instar des vôtres, nous avons toujours été des indésirables sur la liste de ces racistes qui, le moment venu, ne vous épargneront pas.

Le pare-feu que vous érigez n’est qu’un linceul en sursis. Sitôt le voisin méprisé sera envoyé à la mort, ils viendront chez vous mais ce sera trop tard.

Monsieur, sachez que si vous « n’avez rien à écouter » ou à apprendre des autres c’est que vous vous élevez au rang des despotes, des dictateurs dont on sait, par leçon de l’histoire, les horreurs qu’ils génèrent.

Alors, je vous « parle » pour vous exprimer que le mot intellectuel, galvaudé par ceux qui vous donnent la tribune vous va à merveille.

meh.

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