OUI, d'accord sur le fait: - Le fait qu'il faut dater la montée de l'islamisme radical dans la fin des années 70 et début des années 80.... Je l'ai vu personnellement naitre à l'université d'Alger. Je me souviens des bagarres à la cité universitaire d'El Harrach entre islamistes et membres de l'organisation JFLN section étudiants ( Jeunesse FLN, organisation satellite du parti unique de la jeunesse algérienne) et entre islamistes et étudiants kabyles en 75 et 76 et enfin une première tuerie en 1982 qui a eu lieu à la cité universitaire de Ben Aknoun ( un militant amazigh Kamal Amzal a été assassiné par des islamistes): . Je me souviens des deux professeurs islamistes, ayant fait notamment leurs études supérieures aux US, l'un était prof de physique et l'autre de maths à l'école polytechnique d'Alger. J'ai, en mémoire, leur travail de prosélytisme actif auprès des étudiants....La prise du pouvoir de Khomeiny en Iran en 1979, a certainement amplifié cette vague islamiste algérienne, qui avait déjà fait son premier travail de fond, facilité par les lieux de culte existants, les milleirs de mosquées en place, par une arabisation forcée contre notamment la culture et les langues ancestrales du pays, arabisation mise en oeuvre par des pseudo enseignants mis à dispostion par les frères arabes du Proche et Moyen Orient mise en oeuvre...Et enfin à cause de l'enfermement et la mise au pas de la société civile sous Boumediene.....- Le fait aussi que les racines du mal algérien, profond, sont à chercher dans la mise au pas du mouvement de libération par sa composante militaire, brutale et factieuse; Cette mise au pas brutale a commencé par éliminer physiquement des éléments porteurs de l'authenticité et de la diversité identitaire de l'Algérie ( composante Amazigh, voir ce qu'on a appelé la crise berberiste de 1949) puis de ses stratèges les plus brillants comme Abane Ramdane qui a structuré et organisé le FLN et enfin de prestigieux combattants qui ont émergé dans l'épreuve du feu comme Amirouche et Si-El Haoues et qui risquaient de leur faire de l'ombre..Le coup de force de Tripoli de 1962, est la concrétisation de la prise de pouvoir par cette faction representée, à ce moment, par Boumediène, colonel de l'armée des frontières, appuyant un civil potiche Ben Bella dont il se débarassera plus tard, en 1965, au moment où ce dernier devait, ironie du sort, remplacer le jeune ministre Bouteflika.....Peu d'algériens savent par exemple que Boumediène a enfoui, durant tout son règne, les ossements du Colonel Amirouche, mort en 1959, dans une caserne de gendarmerie à Alger, l'empêchant d'avoir une sépulture digne de ce nom, c'est dire....Cette faction criminelle représentée aujourd'hui par Bouteflika et la sécurité militaire, n'a cessé, pour régner, d'user depuis l'indépendance de la violence et de la torture, et depuis ces deux dernières décennies une corruption à grande échelle, grâce à la manne pétrolière, a plongé l'Algérie dans une longue nuit noire dont les effets, sanglants et traumatisants dans les années 90, risquent d'être dévastateurs dans les années à venir....
Billet de blog 16 juin 2015
Les racines du mal
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