Le néo-libéralisme a d'abord été une philosophie économique, fondée par Friedrich Hayek (société du Mont-Pélerin) et popularisée par Milton Friedman (Prix Nobel d'économie en 1976 avec la théorie du "laisser-faire économique et financier"). Ce fut la première vague. Hayek et Friedman croyaient vraiment au bien fondé du néo-libéralisme.
Cette théorie économique complètement abracadabrante a ensuite été appliquée pour la première fois (Chili sous Pinochet, Argentine sous Videla, Indonésie sous Suharto dans les années 70-80) par des dictateurs qui imposaient une main de fer (assassinats politiques, enlèvements, tortures,...) pour faciliter l'introduction de mesures économiques impopulaires car anti-sociales (privatisation, libéralisation, désinvestissement public, fin de l'Etat-providence,...) que les Chicago Boys (descendants de Friedman) avaient encouragé avec l'aide du gouvernement américain (et de Kissinger entre autres) dont les intérêts étaient le contrôle des matières premières par les multinationales et holding américaines (avec en toile de fond aussi la lutte contre les idées et la culture de gauche). Même si certains étaient encore persuadés que le néo-libéralisme fonctionnait, il devenait déjà clair que cette théorie économique qui s'opposait au keynesianisme servait de prétexte à l'élimination du socialisme et du communisme ainsi qu'à l'enrichissement d'une élite militaire et politique.
Depuis Thatcher et Reagan, et jusqu'à aujourd'hui mais avec une progression constante et inébranlable depuis le milieu des années 80, les pays occidentaux (Europe, Amériques) subissent une cure d'austérité qui n'a rien de justifiée ni d'honnête économiquement/financièrement. Le détricotage des budgets des Etats prospères (Europe et Amériques donc) ont créé ce qu'on appelle la dette publique. Volontairement, le désinvestissement et la diminution organisée des rentrées publiques ont engendré une dette gérée et financée par les banques d'investissement (la dérégulation financière). Parallèlement, Maastricht a entériné la fin des banques publiques nationales censées redresser les pays en balance commerciale défavorable. Cherchez à qui le crime profite. Le circuit monétaire élaboré de toutes pièces par nos gouvernements est le suivant: l'impôt atterri directement dans les poches des banquiers pour rembourser la dette publique, banquiers qui ensuite financent les gouvernements par l'emprunt privé. La pression néo-libérale s'accentue depuis le crash financier de 2007, un crash attendu, mais que personne n'a cherché à éviter, surtout pas ceux qui en ont tiré les bénéfices. Depuis, tous les pays européens sans exception subissent une cure d'austérité plus ou moins forte qui a pour résultat la fin (annoncée ou effective) de la sécurité sociale, la privatisation des entreprises d'Etat, la libéralisation de tous les secteurs de l'économie et de la société et la main-mise des actionnaires sur la politique socio-économique (toute diminution des prises de bénéfice des actionnaires est contre-balancée par des vagues de licenciement, entre autres).
La Grèce incarne le paroxysme de cette dernière vague du néo-libéralisme. Les oligarques et les politiciens véreux et corrompus (Lagarde au FMI, Barroso puis Juncker à l'UE, Mario Draghi à la BCE, ex-Goldman Sachs) ont permis la mise à sac de la Grèce. QUEL QU'EN SOIT LE COÛT HUMAIN ET SOCIAL. La Grèce n'était qu'un test.
La question maintenant cruciale: quelle est la prochaine étape de l'histoire du néo-libéralisme? La vague suivante (encore plus fort?), ou la chute du système?