Il y a peu, on a célébré la "journée internationale des droits des femmes" et non pas, comme dit erronément ici ou là, la "journée des femmes".
La nuance semble légère mais elle est importante. Il ne s'agit pas de célébrer la femme en lui achetant un parfum ou en lui offrant des fleurs. Pour ça, chaque jour convient. Non, il s'agit plutôt de rappeler que, sur cette terre, dès qu'on est une femme, au vu de nombreux textes de Loi (ce n'est pas rien), on n'est pas l'égale de l'homme. Y compris chez nous en Belgique. Cela ne se limite donc pas aux pays musulmans ou à l'Inde ou encore au Japon. C'est dire l'ampleur du problème.
Arrêtons-nous deux secondes et regardons la problématique des femmes droit dans les yeux: aujourd'hui, qu'est-ce qu'être une femme? Bien sûr, on pourra dire qu'il vaut mieux être une femme dans les pays dits industrialisés que chez Daech (http://www.ladepeche.fr/article/2015/09/01/2168545-marche-aux-esclaves-sexuelles-une-rescapee-de-daech-raconte.html). Soit! Mais n'est-ce pas un peu court?
En Belgique, chaque jour, environ huit plaintes pour viols sont déposées. Huit! Dans un cas sur quatre, le viol a lieu au sein même du couple. Mais, on le sait, le nombre de viols est plus large encore car nombre de femmes violées n'osent pas déposer plainte, pour de multiples raisons (http://www.lalibre.be/actu/belgique/une-femme-sur-quatre-est-violee-au-sein-meme-de-son-couple-530385ce357025291dd00d6a).
Je ne sais pas vous, mais moi, ce chiffre me rend malade. En tant qu'homme, je voudrais dire à toutes ces femmes que je suis désolé pour le comportement de ces mâles infâmes. En même temps, je voudrais dire aux violeurs qu'ils sont indignes d'appartenir à la race humaine, que ce sont de gros cons, qu'ils finiront en taule. Je voudrais leur dire: "Avez-vous pensé à votre mère, à votre sœur (si le cas s'applique), en commettant cet acte? Et si demain, c'était elle, comment réagiriez-vous?"
Je me prends souvent à penser que si le monde va si mâle, c'est que l'on ne donne pas assez la place qu'elle mérite à la femme, sur cette terre.
La femme, rien que ce qu'elle représente - la féminité - est déjà de trop pour certains (https://www.rtbf.be/info/regions/detail_salope-pute-petasse-c-est-dur-d-etre-une-femme-de-la-rue-a-bruxelles?id=7810997). Il y a vraiment un problème lié à l'éducation, mais aussi à la place que l'homme s'est arrogée depuis la nuit des temps, par la force, vis-à-vis de la femme.
J'en veux aussi beaucoup aux religions, lesquelles, pendant des siècles, ont ravalé la femme au rang de faire-valoir de l'homme. Il n'est pas loin le temps où la religion catholique commandait aux femmes d'obéir à leur mari (https://www.erudit.org/revue/lsp/1996/v/n36/005231ar.pdf). Ne parlons même pas du sort des femmes musulmanes qui dans tant de pays, ont juste le droit de se taire (http://www.liberation.fr/debats/2015/02/11/mon-sexe-est-un-handicap-en-arabie-saoudite_1198724). Si vraiment, le rôle de la femme est d'obéir au mari, d'élever des enfants et de faire le ménage, alors c'est que nous sommes restés de simples animaux. Mais c'est faux, nous avons depuis très longtemps dépassé ce clivage de la nature (qui n'est toutefois pas généralisé, c'est plus inhérent aux mammifères). Il serait temps que l'homme l'admette et accepte que la femme a autant à apporter si pas plus que l'homme dans l'organisation et le déroulement de nos civilisations.
Plus que jamais, il faut se battre car les néo-conservateurs, les censeurs, les tyrans de tout poil (l'expression est bien choisie, si si!) et misogynes sont de sortie. Et aux Etats-Unis où 1 femme sur 3 subit des violences conjugales, quelques "good citizens" vont même jusqu'à justifier indirectement l'excision alors qu'elle y est interdite. L'excision, un autre acte barbare imposé aux femmes. Que crève ces maudites traditions!
C'est pourquoi, je suis contre la "journée internationale des droits des femmes". La bataille contre le sexisme imposé de toutes les manières possibles aux femmes n'est pas l'affaire d'une journée par an, mais un combat permanent, une lutte. 365 jours sur 365. En ramenant les droits des femmes à une journée par an, on les réduit à une portion congrue, à un rôle secondaire, à une problématique mineure. Ça veut dire que pendant 364 jours, on peut oublier l'unique jour de l'année où on a pensé que "tout bien réfléchi, la discrimination féminine, c'est pas bien!" Or, c'est un enjeu crucial car bien plus que l'avenir de l'homme, la femme est le présent de l'homme. A chaque heure, à chaque minute, à chaque seconde, l'homme a besoin de la femme. Par exemple, que serais-je sans ma compagne quand ma vie s'articule autour d'elle? Un individu sans avenir, paumé, à reconstruire. L'humanité a besoin de la femme. Sans elle, notre civilisation s'effondre. Notre race disparaît.
Au fond, l'opposition sans cesse observée entre homme et femme n'a plus lieu d'être. Elle est dépassée. Plutôt qu'une co-existence en chiens de faïence, c'est une fusion entre ces deux êtres qu'il faut, dans un but commun, pour une collaboration participative.
Vive les femmes!
A bientôt!
Mr Wang