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Billet de blog 16 novembre 2022

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Le wokisme vu par Aimé Césaire

« Ce n’est pas par la tête que les civilisations pourrissent. C’est d’abord par le coeur ». Ce que l’histoire du concept de « négritude » nous a appris, c’est que l’on pouvait s’appuyer sur ses revendications communautaires, pour les dépasser ensuite, « vers une plus large fraternité ». Comprendre le wokisme à l'aide du concept de négritude d'Aimé Césaire.

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Le Wokisme à l’aune du concept de « négritude » 

Tout le monde sait ce qu’est le temps, disait Saint Augustin, mais si on me demande de le définir, je ne sais plus, avouait-il, ou même, confessait-il.

Le wokisme semble fait du même bois. Tout le monde en parle, mais le mot ressemble fort à concept-valise, un mot-tiroir, en somme. Chacun y met ce qui lui convient. Pour les uns, c’est un concept-repoussoir qui signe une erreur, voire même la décadence de notre modèle social, tandis qu’il est pour d’autres une lutte à mener, porteuse d’espoir et de justice sociale.

L’étymologie pourrait-elle nous aider à y voir plus clair ?

Le mot est construit sur le participe passé du verbe anglais to wake. Il s’agirait donc d’être « éveillé ». Reste que le Bouddha aussi et qu’il va falloir préciser l’éveil en question, faute de faire des millions de bouddhistes des wokistes qui s’ignorent !

Que nous dit le dictionnaire qui, après tout, est là pour ça : « Woke, adjectif, qui est conscient des injustices et des discriminations subies par les minorités et se mobilise pour les combattre, parfois de manière intransigeante  » (Robert, édition 2023). Mais la définition ainsi rédigée laisse donc entendre qu’il faudrait « transiger » avec l’injustice et les discriminations !. Quel degré d’injustice et de discriminations des minorités faudrait-il, si ce n’est accepter, du moins, tolérer ? Où l’on sent bien que la définition, elle-même, n’est pas dénuée d’arrière-pensées. L’idéologie tiendrait-elle la plume de nos académiciens  et quelle idéologie ?

Ce qui se joue ici serait la survie de notre modèle social : universalisme versus wokisme !

Or, il se trouve que ce débat n’est pas sans nous en rappeler un autre, celui qui accueillit, en son temps, le concept de « négritude », cher à Césaire, Senghor et quelques autres.

Soyons précis. En quoi le concept de négritude est-il pertinent pour nous permettre d’y voir plus clair dans ce wokisme contemporain ?

Tout d’abord, les deux concepts nous viennent des Etats-Unis. Pour le wokisme, inutile de développer, mais pour ceux qui douteraient de l’origine du concept de « négritude, il n’est qu’à lire Aimé Césaire lui même : « Car qu’on le sache, ou plutôt, qu’on se le rappelle, c’est ici au Etats-Unis, parmi vous, qu’est née la négritude » ( Discours sur la négritude, édition Présence Africaine, p88).

Il faut se souvenir, ici, que ce discours fut prononcé, par Aimé Césaire, en 1987, à Miami où il était invité. Ce point doit être gardé à l’esprit, car nous sommes, en France, assez méfiants de ces concepts outre-Atlantique, toujours soupçonnés de remettre en cause notre modèle culturel, à commencer par celui de notre modèle d’intégration qui est toujours individuel, jamais communautaire. C’est pourquoi le concept de « négritude fut lui aussi « décrié » et même « galvaudé »(p82) .

Lui aussi s’est vu reproché de tirer « de vieux squelettes du placard » ( p18).

Enfin, il me semble que la définition du concept de « négritude », qu’en donne Césaire lui-même, n’est pas sans nous rappeler celle du wokisme : « C’est dire que la négritude, au premier degré, peut se définir comme prise de conscience de la différence, comme mémoire, comme fidélité et comme solidarité » ( Discours sur la négritude, p83). Et c’est là que deux modèles semblent s’opposer : souligner ce qui nous distingue, ou bien, ce qui nous rassemble.

Reste que cette définition est, comme l’écrit Césaire lui-même, « au premier degré » et que l’on peut penser qu’il y en a un autre…

Mais, finalement, quelle différence entre la revendication « intransigeante » wokiste et le concept de négritude ?

Tout d’abord, éliminons une réponse trop simple : le wokisme serait sensible à l’injustice faite aux minorités, tandis que la négritude ne concernerait que les noirs. Il suffit de lire Césaire pour comprendre que la lutte contre l’acculturation concerne aussi bien les africains que les malgaches ou les chinois. Le « droit à la différence », dont parle Césaire, n’a pas de couleur, ou plutôt, il les a toutes. La dénonciation de l’acculturation colonisatrice vaut pour toutes les colonisations, comme l’atteste le Discours sur le colonialisme (1955).

Il faut relire à ce sujet les pages, sans ambiguïtés, où Césaire dénonce aussi bien Renan que Loti, la barbarie coloniale à l’oeuvre, aussi bien en Algérie, qu’à Madagascar. Pour lui, « colonisation = chosification ». Certes, le  concept de « négritude »souligne, pointe, le mauvais sort fait aux « nègres » (terme de Césaire), mais cela ne fait pas une grande différence avec le wokisme qui généralise, ce que Césaire, lui-même, généralisait.

Bien. Mais n’y a-t-il pas, aujourd’hui avec le wokisme, comme hier avec la « négritude » un risque de communautarisme menaçant notre modèle universaliste ?

En France on intègre, ou du moins le tente-t-on, un individu débarrassé de ses particularités religieuses, ethniques, ou même, culturelles ; individu, de ce fait, universalisé, en ce sens que l’on souligne, chez lui, ce qu’il a de commun avec nous et qui touche à l’universel. Tandis que, dans le monde anglo-saxon, l’individu est intégré à travers sa communauté qui sert d’interface, ou plutôt, de condition de possibilité. Deux modèles d’intégration, donc, qui fonctionnent, d’ailleurs, plus ou moins bien. Peut-être, d’ailleurs, parce que, comme le souligne Césaire, l’universel a été historiquement ethnocentré :

« Je veux parler de ce système de pensée ou plutôt de l’instinctive tendance d’une civilisation éminente et prestigieuse à abuser de son prestige même pour faire le vide autour d’elle en ramenant abusivement la notion d’universel, chère à Léopold Sédar Senghor, à ses propres dimensions, autrement dit, à penser l’universel à partir de ses seuls postulats et à travers ses catégories propres » (Discours sur la négritude, p84).

Il ne s’agit pas de renoncer à l’universel pour Césaire, comme on le verra plus loin, mais à dénoncer sa pantomime (après tout la Déclaration de 1789 n’a pas aboli l’esclavage, mais la traite ; les esclaves légalement achetés restaient esclaves, le droit au respect de la propriété privé n’étant pas fait pour les chiens, malgré les efforts de « la société des amis des noirs » de Condorcet).

Mais un autre risque surgit : «  En fait la négritude n’est pas essentiellement de l’ordre du biologique. De toute évidence, par-delà le biologique immédiat, elle fait référence à quelque chose de plus profond... ». Soit ! Mais « par-delà » signifie qu’il faut dépasser le biologique, mais « partir de là ». Où surgit la crainte d’être embrigadé, parce que noir, dans une lutte obligée !

Bien sûr, écrit plus loin Césaire, la négritude « c’est non pas forcément une couleur de peau, mais le fait qu’ils se rattachent d’une manière ou d’une autre à des groupes humains qui ont subi les pires violences de l’histoire... » (p81).

Mais le « d’une manière ou d’une autre » peut inquiéter, car on pourrait le traduire par « qu’on le veuille ou non » et c’est là qu’il y a un risque d’essentialisation pour celui ou celle qui se verrait sommer, parce que noir(e), de communier dans le souvenir de ces temps d’injustice et de discriminations où « les pulsations de l’humanité s’arrêtent aux portes de la négrerie » (Cahier d’un retour au pays natal, présence africaine, p38).

Parce qu’enfin, on peut naître noir (ou tout au moins se percevoir comme noir, pour ne pas rentrer dans le débat, intéressant, mais qui n’est pas le nôtre ici, de savoir à partir de quelle concentration de mélanine on est noir ), se rêver blanc et finir gris, comme Mickaël Jackson. On peut aussi naître noir (ou se percevoir…) dans les années 70 aux Etats-Unis et foutrent le feu aux bus ségrégationnistes, comme Angéla Davis, ou fonder les Black Panther Party, comme Bobby Seale, ou bien, devenir le porte parole de Nation of Islam, comme Malcom X. On peut aussi naître noir et se conformer à l’archétype du noir qui chante et qui n’est pas méchant, mais un peu enfantin, comme dans La Case de l’Oncle Tom. On peut aussi ressembler à ce « nègre de maison », dans Django Unchained ( le film de Tarentino), qui ne supporte pas qu’un nègre sorte de sa case (dans tous les sens du mot). On peut enfin être né noir et se dire « Et alors? » (sous-entendu : pas plus important qu’autre chose).

Et c’est parce que « on peut » qu’on « ne doit pas ». Toutes ces possibilités disqualifient l’idée même d’une nécessité. Triomphe de l’existence sur l’essence. Victoire de Jean Paul Sartre. Défaite d’aimé Césaire !

Ce qui donnerait raison aux adversaires du wokisme, se sentant « Racée », comme Rachel Kahn.

Finalement, le wokisme serait une injonction liberticide dénonçant une absence de liberté ! Le « nègre », pour reprendre le terme d’Aimé Césaire, serait-il convoqué, sans qu’il ait son mot à dire, dans le combat de la « négritude », hier, du wokisme, aujourd’hui ; combat qui lui assignerait une identité, sans échappatoire possible ?

A la « chosification » de la colonisation succéderait une essentialisation qui, du point de vue sartrien, serait une « objectivation », c’est-à-dire la « négation de la transcendance de l’autre » (l’Etre et le néant) , ramené à un héritage « d’une manière ou d’une autre ».

Reste que, comme le dit Césaire lui-même dans son Discours sur la négritude :

« On peut renoncer au patrimoine

On peut renoncer à l’héritage, certes

Mais a-t-on le droit de renoncer à la lutte ? » (p90)

La différence avec Sartre n’est donc pas si nette et la « défaite » de Césaire n’est qu’apparente, car elle repose sur une compréhension parcellaire de sa pensée. La définition qu’il donnait de la négritude n’était, rappelons-le nous, qu’au « premier degré ».

On peut renoncer à « l’héritage » ! Nul injonction ici, donc. La « négritude » n’est donc, pas plus que le wokisme, une essentialisation. Elle est un choix existentiel. « Il faut opter. Il faut choisir » (p91).

Bien sûr, la question que pose Césaire (« Peut-on renoncer à la lutte ? ») semble porter sa réponse. Mais, justement, c’est sa réponse. Il faut recontextualiser les propos. Avant Césaire, l’acculturation régnait en maître. Pour qui a été aux Antilles avant la parution de son « Cahier d’un retour au pays natal » (1955), ou même avant son « Discours sur la négritude » (1987), il était facile de constater que peu d’antillais se réclamaient d’un héritage africain.

Aujourd’hui, on peut très bien envisager que, pour certains, le travail de réappropriation est fait (cela se discuterait) et que le poids de l’héritage est vraiment trop lourd et que la « lutte » ne vaut pas que l’on y consacre son temps, que les avancées sociétales permettent, aujourd’hui, de « baisser la garde » (ce que ne croit pas Césaire, en 1987). C’est un choix !

On peut, de même, trouver que le wokisme tire « de vieux squelettes du placard ». La question de savoir si l’on a tort ou raison ne m’intéresse pas, ici. Cela reste un choix possible !

Alors, le wokisme nous écarte-t-il de notre modèle universaliste ?

Deux réponses : La première est qu’il permet, comme le permit en son temps, la « négritude », de dénoncer l’universalisme ethnocentré, le faux universalisme. Ce qui plaide, en creux, pour une recherche, une demande, d’un véritable universalisme.

Marx, en son temps, a fait de même.

En 1843 paraît « La question juive », un livre de Bruno Bauer. En résumé, il s’agit de savoir si les juifs peuvent prétendre aux Droits de l’Homme. La réponse de cet hégélien est négative, car, de son point de vue, ils ne pourront le faire que lorsqu’ils auront renoncé à être « le peuple élu », qui les distingue, les sépare, les hiérarchise, par rapport à tous les autres !!!

Un an plus tard, Marx reprend la question dans un ouvrage qui s’intitule également « La question juive ». Sa réponse, cette fois-ci, est affirmative, car « Les droits de l’Homme sont les droits de l’égoïste bourgeois » !!! Cette réponse, antisémite, il faut le dire, ne concerne que la Déclaration de 1789 qui, d’après Marx, accordait à tous la liberté, « de droit », mais ne le permettait, dans les faits, qu’à quelques-uns (la Déclaration de 1948, celle de l’O.N.U., rajoutera ce qu’il est convenu d’appeler les « droits de seconde génération ». Les droits sociaux, comme l’éducation, par exemple. Car, comment être réellement libre -et pas seulement « de droit »- sans éducation ?) .

Il n’est pas nécessaire, ici, de trancher pour savoir si la critique marxiste (que Césaire a bien lue, tout de même) est fondée. Mais, juste, de souligner que l’on peut critiquer un universalisme dévoyé, sans remettre en cause l’universalisme, lui-même. Ce qui vaut pour le wokisme, fils de Césaire et de Marx.

Deuxième réponse : les propos d’Aimé Césaire, himself.

Il le dit. Il a choisi le combat, le refus de l’oubli et de l’amnésie (toujours possible). Mais « Il ne s’agit ni d’intégrisme ni de fondamentalisme, encore moins de puéril nombrilisme » (p91). Il connaît ces accusations qui n’ont pas attendu le wokisme pour fleurir, mais qui lui sont déjà faites et, ce, dès 1955

Le wokisme est-il, oui ou non, un ghetto dans lequel s’enfermerait celles et ceux qui, justement, dénonce la ghettoïsation ?

Donnons, encore une fois, la parole au poète antillais :

« Je vois bien que certains, hantés par le noble idéal de l’universel, répugnent à ce qui peut apparaître, sinon comme une prison ou un ghetto, du moins comme une limitation.

Pour ma part, je n’ai pas cette conception carcérale de l’identité.

L’universel, oui. Mais il y a belle lurette que Hegel nous en a montré le chemin : l’universel, bien sûr, mais non pas par négation, mais comme approfondissement de notre propre singularité » (p92).

On ne saurait être plus clair !

Cela s’appelle la dialectique où l’on procède par dépassement (aufhebung) ; ce qui est une façon de conserver une partie de ce qui est dépassé. Mais dépasser n’est pas oublier !

Comme on le dit chez moi : « Bisogna sapere da dove viene, per sapere dove va ». Ce dicton transalpin, qui signifie que l’on a besoin de savoir d’où l’on vient, pour savoir où l’on va, illustre bien tout le propos. Il s’agit, que ce soit avec le concept de « négritude, ou bien avec le wokisme, de s’enraciner dans sa singularité, pour la dépasser « à la conquête d’une nouvelle et plus large fraternité » (derniers mots du discours sur la négritude)

Pour finir sur les liens entre le wokisme et le concept de « négritude », donnons une dernière fois la parole à Césaire :

« Ce n’est pas par la tête que les civilisations pourrissent. C’est d’abord par le coeur ».

Le risque premier n’est donc pas de mal se révolter contre l’injustice et les discriminations , mais de ne pas se révolter (ce qui n’empêche pas, bien au contraire, de réfléchir sur ces élans du « coeur », pour éviter les erreurs, les dérives et autres réductions essentialisantes).

Alors, bien sûr, les luttes LGBT sont bruyantes, ostentatoires, pointilleuses diront certains. Mais pour juger de tout ceci, il faut en revenir à Bruno Bauer sur lequel nous sommes passés un peu rapidement.

Demander aux LGBT d’être moins « intransigeants », moins « communautaristes » en somme, n’est-ce pas la même chose que ce que B.Bauer demandait aux juifs, c’est-à-dire renoncer à ce qui les différencie pour pouvoir communier dans l’universalisme des droits de l’Homme ?

Ce que l’histoire du concept de « négritude » nous a appris, c’est que l’on pouvait s’appuyer sur ses revendications communautaires, pour les dépasser ensuite, « vers une plus large fraternité ».

La philosophe Hanna Arendt peut nous apporter, ici, un ultime éclairage. Il faut relire ses pages sur les apatrides dans son « Essai sur le totalitarisme », pour comprendre qu’il était impossible à quelqu’un privé de ses droits de citoyens, d’obtenir les droits humains !

De sorte que, non seulement, la lutte contre les discriminations faites aux minorités, quelles qu’elles soient, n’est pas incompatible avec l’universalisme, mais en est bien la condition de possibilité.

Alors, on met en avant ce qui nous distingue, pour savoir qui l’on est (et quelles discriminations on subit), afin que ce « qui » puisse, dans un deuxième temps, être « n’importe qui » ; ou bien l’on fait l’économie de cette première étape et l’on tente d’accéder directement à ce « n’importe qui » ?

En fait, ce qui pose problème, en France, c’est notre tradition jacobine. Celle-là même qui fit battre les petits bretons bretonnant dans les écoles de la troisième République. Déjà, à l’époque, il fallait se dépouiller pour être accepté.

Aujourd’hui, le bilinguisme est accepté, et même encouragé. Les langues régionales sont reconnues et même financées( dans ma région, l’État français paye des professeurs d’occitan - de moins en moins, certes - dans les lycées ou les collèges de la République).

Peut-on se revendiquer breton ou catalan et français ? Peut-on se revendiquer juif ou musulman et français ? Je sais bien que cette dernière question sent le souffre si on la sort de son contexte, mais, justement, ne la sortons pas et posons-la nous, parce qu’elle dessille les yeux sur le débat qui nous occupe.

Binational, mes racines plongent également de l’autre coté des Alpes. En Italie, donc, les gens ont l’habitude de se définir, d’abord, par l’appartenance à une région, avant que de se définir comme italien. Soit, mais quand la Squadra Azzura joue, on est bien italien. Quand le gouvernement français tente de faire la leçon au gouvernement italien sur sa politique migratoire, sicilien ou piémontais se sentent bien concernés, comme les italiens qu’ils sont.

La différence avec la France, on le sait, est que l’unité de l’Italie est plus récente. Elle n’a qu’un peu plus d’un siècle et demi. Avant Cavour, les régions italiennes étaient indépendantes.

De ce fait, en Italie, avoir une identité forte régionale, au plus proche, en somme, n’empêche pas de se fondre dans un tout plus grand. De sorte que les revendications des minorités ne sont pas vues comme un obstacle à l’universalisme.

Il n’y a donc nul besoin, en France, ou ailleurs, d’abstraire ses particularités pour faire partie d’un ensemble plus vaste. Elles l’enrichissent, comme une langue régionale, comme une culture, une religion, une couleur de peau, une orientation sexuelle.

La seule limite serait la contradiction entre une identité communautaire et l’ensemble plus grand (national ou universel) au sein duquel il existe. Mais y a-t-il contradiction entre l’homosexualité, par exemple, et l’appartenance au genre humain qui ouvre des droits ?

Le problème du wokisme n’est donc pas son manquement à l’universalisme, mais au jacobinisme !

Le singulier comme étape dialectique vers l’universel, disait Hegel...

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