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Billet de blog 5 mars 2019

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Dans les branches, une cabane habitée, dernière expo en date au MAIF Social Club

Le MAIF Social Club revient pour ce premier trimestre 2019 avec une exposition qui questionne notre façon d'habiter. Un contre-point utopique et écologique à la standardisation actuelle que l'on rencontre dans les projets immobiliers contemporains visibles sur l'ensemble du globe.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

En plaidant en faveur d'une décélération écologique, l'exposition sur les mille et une manières de se déplacer apparaissait comme une belle réussite de la fin de l'année 2018. Le MAIF Social Club revient cette fois-ci avec son sens de l'originalité et de l'engagement citoyen en se penchant sur une nouvelle manière d'habiter.

Par le biais d'une cabane écologique, l'agence d'architectes occitano-catalane Michèle & Miquel, en collaboration avec la commissaire de l'exposition Fiona Meadows, revisitent notre façon de vivre dans nos maisons. Le développement durable est omniprésent puisque la cabane est recyclable, démontable et duplicable via une structure utilisant des échafaudages. Une grande quantité de plantes et autres végétaux ponctuent le parcours et habillent la cabane. Si la cabane est recyclable, c'est aussi le cas de l'expo, fait rare dans un univers expographique où le temporaire est souvent synonyme de jetable. Le parti pris intellectuel consiste à redonner sa place à la nature dans un contexte urbain qui l'a considérablement réduite durant ces dernières décennies. A l'intérieur de la cabane, ce sont le collectif et le développement durable à travers les économies d'énergie qui priment. L'autre pari de cette maison d’un nouveau type consiste à déconstruire le format habituel des maisons et des appartements cloisonnés en pièces dédiées à une fonction unique. 

Les créateurs de cet habitat d'un nouveau genre exposent leur philosophie et le concept qu'ils désirent valoriser dans une vidéo diffusée au tout début du parcours muséographique. On se déchausse ensuite avant de pénétrer dans cette cabane qui s'inspire des habitats africains, moyen ou extrême-orientaux. Ces références génèrent une véritable hybridation culturelle en prenant le meilleur de chaque civilisation ainsi qu'une sorte de glocal via l'utilisation de ressources locales faisant référence à des modes d'habiter autres et répondant à un problème global : l'urgence écologique. La verdure vous saisit et chaque pièce est équipée d'équipements fabriqués par des entreprises innovantes de la French Tech. La salle d'eau se veut ouverte façon douche naturelle où l'eau de pluie viendrait remplacer celle draguée par les canalisations. depuis le sous-sol ou les rivières afin d'utiliser de manière responsable cette ressource toujours plus rare. La cuisine repose sur l'utilisation d'un four solaire et une salle de convivialité trône au milieu de la structure. Il est d'ailleurs possible de la louer à la journée pour des réunions. A l'étage, on rencontre un espace de repos où l'on peut dormir, s'isoler ou travailler grâce à une connexion Internet haut-débit. Le but est de répondre à la thématique du travail à domicile en plein développement, manière de lutter contre les déplacements automobiles vecteurs de pollution. La descente vers l’extérieur peut s'effectuer via un toboggan. La présence de cet équipement souligne l'importance de la prise en compte des enfants, de leurs déplacements et du jeu dans la conception de la maison.

On ressort de cet univers plein d'optimisme et d'espoir, comme souvent après avoir visité les expositions du MAIF Social Club. L'humanisme et le militantisme de sa programmation culturelle donnent envie d'y revenir, sans doute pour participer aux nombreuses activités proposées ou pour se plonger dans un ouvrage de sa bibliothèque vantant la culture coopérative si chère à l'assureur militant.

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