Un nouveau lieu culturel a élu domicile depuis le 6 novembre au 79 rue des archives, à quelques encablures du marché des enfants rouges ou de la mairie du IIIe arrondissement. Il s’agit de la fondation Cartier-Bresson, autrefois implantée à Montparnasse et qui, à l’image de bon nombre de fondations liées à l’art, s’est implantée dans le Marais, quartier qui est véritablement devenu la vitrine culturelle et artistique de la capitale. Ce lieu était un garage pour voiture sans permis bien connu des flâneurs et des habitants du quartier. Il a été repensé et transformé par l’agence d’architecture Novo.
Pour célébrer ce nouvel écrin, la fondation propose une exposition sur Martine Franck. Celle qui a épousé Henri Cartier-Bresson en 1970 devient au contact de son époux une photographe accomplie. Les photos exposées montrent l’importance des voyages qui ont stimulé la créativité de Martine Franck. L’Extrême-Orient, l’Inde, le Népal, les Etats-Unis, l’Irlande, certaines régions d’Angleterre, la ville de Newcastle entre autres ou la Bretagne ont fortement inspiré l’artiste. Des paysages, des scènes à connotation sociale, quasi anthropologiques découlent de ces pérégrinations. Ces clichés font écho au parcours de Martine Franck née à Anvers et qui a ensuite grandi aux Etats-Unis et en Angleterre avant d’étudier à Madrid puis Paris. Des images de voyages la montrent avec son amie d’enfance Ariane Mouchkine. D’autres photos sont le reflet de l’univers politique qu’a pu fréquenter Martine Franck, celui de Mai 68, des manifestations en faveur de de Gaulle. D’autres reflètent une appartenance au monde intellectuel et artistique à travers des portraits de Michel Foucault, Hervé Guibert ou encore Ousmane Saw au milieu du visage d’Henri Cartier Bresson croqué à plusieurs reprises. Bref, un voyage lyrique dans le temps et l’espace via des photos souvent pleines d’émotion.
On regrettera toutefois la superficie de l’espace d’exposition assez modeste au regard du droit d'entrée qui s'élève tout de même à 9 Euros.