mterrisse

Abonné·e de Mediapart

11 Billets

0 Édition

Billet de blog 14 janvier 2019

mterrisse

Abonné·e de Mediapart

Le MAIF social club : une expérience conviviale et interactive au cœur du Marais

La MAIF a investi depuis quelques temps des locaux dans le Marais pour y créer un lieu dédié à l'art et à la culture. Ouvert, collaboratif et agréable, ce lieu fait écho à l'image de marque que tente de se donner l'assureur.

mterrisse

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Le MAIF Social Club est le nom donné à un espace culturel financé par le fameux assureur militant au cœur du Marais et à deux pas de la Place des Vosges. C’est l’ancien Hôtel de Joyeuse datant du XIXe siècle et reconverti pendant la Révolution industrielle en un lieu dédié au commerce d’éponges, qui abrite les activités de ce que l’on peut considérer comme une fondation.


L’adjectif chaleureux apparait comme le terme adéquat susceptible de qualifier la façon avec laquelle le visiteur est ici accueilli. Tout est fait pour désinhiber celui ou celle qui serait intimidé. Chacun est interrogé sur le but de sa visite afin de répondre au mieux à ses attentes. C’est que ce véritable tiers-lieu culturel qui a ouvert ses portes voilà deux ans propose tout un ensemble de services. On y trouve en premier lieu un espace de 190 m² dédié à des expositions temporaires qui y ont lieu tous les trimestres. Une bibliothèque, où trônent dans les rayonnages des ouvrages sur l’art, le design, le management, la sociologie ou encore les questions de collaboration, côtoie par ailleurs des espaces de co-working en libre accès et des espaces privatisables payants. L’offre culturelle ne se limite pas aux seules expositions puisque des performances, des projections, des conférences et des ateliers y sont régulièrement organisés. A noter que l’ensemble de l’offre culturelle est gratuite. Elle repose sur un contenu mêlant arts, sciences, économie, sociologie de façon à offrir un regard pluridisciplinaire sur des phénomènes universels. C’est actuellement l’exposition « Escales en vue » qui tient le haut de l’affiche depuis le 5 octobre. La mobilité est mise en question à travers 12 œuvres, où le motif du déplacement, le mode de transport, sa rapidité, son impact sur l’espace sont abordés. En filigrane de cette exposition de taille modeste mais d’une grande qualité et fort bien construite, on décèle une envie de promouvoir des déplacements alternatifs plus respectueux de l’environnement mais aussi un mode de vie plus frugal et moins consumériste.

La déambulation lente est ainsi célébrée à travers « Trace de Vie » d’Antonin Fourneau, où des escargots laissent un sillon de lumière sur leur itinéraire au sein d’une maquette représentant une ville. « Couloir aérien » de Cécile Babiole nous rappelle via le bruit des avions le trafic omniprésent lié à ces derniers. « Paysage rupestre » de Samuel Rousseau insiste de son côté sur la permanence d’une sempiternelle quête d’ailleurs en la matérialisant par une projection de peintures rupestres animées sur une pierre à l’allure préhistorique. La construction d’un radeau à partir de matériaux récupérés par un groupe d’artistes au grès de leurs déambulations urbaines fait écho aux voyages de découverte ou aux expéditions scientifiques à la manière du Kon Tiki. Des photos et vidéos évoquent la réécriture à la craie sur une ligne continue du texte d’Ulysse de James Joyce dans les villes traversées par le personnage principal du roman. Elles font référence au principe du passage, du court séjour et à son caractère éphémère. L’interaction est également de mise avec d’autres œuvres du parcours. C’est le cas pour « « Inverted relief » de Flavien Thery. Ce dernier propose au visiteur de marcher sur une image satellite de Mars à l’aide de sur-chaussures et équipé de lunettes 3D pour mieux appréhender le relief de la planète rouge. Toujours dans ce registre immersif, « Soleil Vert, variations » de Charlotte Charbonnel donne l’opportunité de créer une boule de lumière en pédalant sur un vélocipède bien singulier. Elle souhaite probablement illustrer par cette mécanique artistique l’énergie, ici propre, que nous sommes en capacité de dépenser et de créer par l’intermédiaire de nos déplacements. Pour clore cet itinéraire muséographique, une carte postale est mise à disposition. Chacun pourra y noter son mode de transport favori, son lieu d’habitation ou encore sa destination rêvée, histoire de contribuer un peu à une scénographie vraiment plaisante. Les photographies de Lassine Coulibaly complètent cette expo et sont accrochées aux escaliers menant aux étages. Elles dépeignent une Afrique de la débrouille et de l’ingéniosité où les individus parviennent à tracer leur chemin pour aller de l’avant au sens propre comme au figuré.

Il est enfin possible de savourer un café offert par la maison dans le coin bibliothèque afin de méditer sur ce qui est donné à voir tout en discutant avec les sympathiques animateurs présents in situ. 

Vivement la prochaine expo et sa cohorte d’animations ! 

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.