Je suis une accompagnante habituelle d’une personne handicapée.
Voici mes observations critiques sur ce service de transport de la Ville de Paris dévolu aux personnes handicapées :
L’anecdote récurrente
Ce week-end, cette personne handicapée avait réservé un transport pour 16h pour un loisir, en l’occurrence un spectacle.
Elle a dû attendre 25 minutes dans le froid, son orthèse à la jambe gauche, assise comme elle pouvait sur un muret.
Le chauffeur est arrivé avec 25 minutes de retard, sans s’excuser. Je lui ai indiqué sur un ton vif que nous devions être à la place du Châtelet (à partir de la porte de Pantin) dans moins d’une demi-heure : en effet, la salle de spectacle n’ayant pas d’ascenseur, la personne handicapée doit être présente 15 minutes en avance, elle ne peut pas venir en fauteuil et doit remonter un grand escalier avec son orthèse.
Ce monsieur s’est permis de nous faire une petite colère, vu le ton vif que j’avais employé, et a exercé contre nous les mesures de rétorsion que nous connaissons bien, dès qu’il y a un conflit, à savoir : vitesse lente, ralentissement devant tous les feux pour capter les feux rouges, refus de prendre les voies d’autobus auxquelles il a droit…
Apparemment, une personne handicapée peut bien manquer la première demi-heure du spectacle qu’elle s’est choisie…et pourquoi va-t-elle au spectacle ?
Il y va, lui, le chauffeur, au spectacle ?
Autres exemples
Un autre exemple d’abus de pouvoir qui frôle la maltraitance : un été, une conductrice a refusé de mettre la climatisation par 37C° de température, sous prétexte qu’elle était enrhumée : était-elle formée aux maladies invalidantes ? Savait-elle qu’une personne avec sclérose en plaques ne supporte pas la chaleur ?
Mon amie a refusé que j’écrive une plainte de peur d’avoir des pénalités et d’être fichée comme ‘personne à problèmes’…
Le fichage qui fait peur
Le fichage est normal dans la mesure où est noté le type de handicap de la personne, mais il peut s’y ajouter aussi « personne chiante », ce qui voudra dire que le chauffeur s’autorisera à la traiter n’importe comment.
Une personne handicapée, hein, qui la croira…
Les pénalités
Il est impossible de ne pas payer le transport commandé, qu’il soit présent ou non. S’il est trop en retard et que vous appelez un taxi, vous paierez le taxi ET les pénalités (deux fois le trajet).
Vous voulez réclamer ? Envoyez une lettre recommandée, soit 7€ par internet, le prix d’un trajet.
Bien sûr, vous calculez que cela n’en vaut pas la peine.
Pour cette société, les petits ruisseaux font des grandes rivières, vu le nombre de retards auxquels il faut pallier.
Je me dois de dire que 80 à 90% de ces conducteurs sont courtois et corrects, mais la gestion humaine des employés de la PAM laisse à désirer, comme vous le lirez plus loin.
Pour les chauffeurs maltraitants, ils n’ont aucune notion du service et du client. Les personnes handicapées sont traitées comme des paquets et se taisent par peur du pouvoir de nuisance des chauffeurs : mauvaise conduite délibérée, soit trop lente si la personne se plaint d’être en retard, soit des avancées par cahots [très drôle aussi] et bien sûr radio à plein volume pour ne pas entendre la personne protester.
D’ailleurs, quand vous entrez dans une voiture où la radio est à fond, vous savez déjà à quel chauffeur vous avez affaire…
L’été, ceux-ci arrivent avec trente minutes d’avance et persuadent les usagers (pour finir plus tôt leur journée) de venir immédiatement, peu importe si ces derniers doivent attendre à destination…
L’hiver, c’est le retard et si on se permet de le faire remarquer, ce sont les représailles.
Il y a aussi les chauffeurs qui arrivent sur le côté qui fait face et ne font aucun effort pour faire demi-tour et faciliter la montée de la personne handicapée : c’est elle qui doit traverser la rue avec son fauteuil…
Et les plaisantins du standard qui tentent de vous dissuader de sortir de chez vous, en vous racontant qu’il y a le tour de France [il passe près de Versailles et vous allez à Sceaux, pas grave, le handicapé, c’est connu, est un débile.], ou vous disent qu’il va neiger ou qu’il y aura une manif’ sur votre trajet…autant de pris pour les chauffeurs qui sont payés quel que soit le nombre de courses dans la journée.
Evidemment, le jour où il y a vraiment une manif’…vous ne les avez pas crus.
D’autres farceurs de ce même standard vous ont mal entendus lors de votre réservation : vous aviez réservé à 10h et, dur ! ils avaient compris 18h, vous payez quand même, avec les pénalités…et le taxi de 10h commandé in extremis par téléphone.
On dit que ceux-ci reçoivent une formation avant leur prise de fonction; or, ils sont incapables de contrôler leurs émotions. Les rôles sont inversés : les personnes handicapées ne sont pas les clientes (bien que le prix à Paris soit très élevé par rapport à d’autres villes), elles sont à leur écoute et doivent supporter leurs doléances, dont quasiment tous les chauffeurs ne se privent pas, sans aucune décence : ils sont, disent-ils, sous-payés et la gestion de leur planning ne tient pas compte des embouteillages éventuels.
J’hallucine: vous avez déjà entendu un garçon de café vous jeter votre café sur les genoux en alléguant que ce n’est pas de sa faute, c’est parce qu’il est payé au SMIC ?
Et quelle indécence !
Combien de personnes en situation de handicap rêveraient d’avoir une vie normale et d’avoir un boulot, fût-il le SMIC ?
Pour comparaison, les chauffeurs de taxi sont identifiables par un numéro, ils ont une bonne culture du service et du client, de par la concurrence. S’ils sont en retard, leur standard nous appelle pour prévenir et éviter que la personne attende en bas de chez elle dans l’incertitude et le froid en hiver…
Pourquoi la PAM est-elle incapable de le faire ?
N’ont-ils pas de communication avec le chauffeur ?
Manquent-ils de personnel de standard vu le nombre de retards qu’il faudrait signaler ?
Ne peuvent-ils pas former aussi le personnel du standard pour qu’il ne raccroche pas au nez quand il est las qu’on appelle et rappelle pour s’enquérir d’un retard non expliqué ?
Pourquoi les chauffeurs ne sont-ils pas identifiables ?
Pourquoi subventionner UNE SEULE société contrôlée par le STIF (transports Ile de France)?
Il est très curieux que les personnes handicapées soient un public captif et que cette société ait le monopole de ce marché, ce qui lui permet de placer les personnes handicapées à la merci de l’humeur des chauffeurs et de leur mauvaise gestion humaine.
Le problème du statut juridique de la PAM
Pourquoi la Ville de Paris subventionne-t-elle une société alors que certains chauffeurs très professionnels nous ont fait part de leur désir de créer leur association ?
Une société par définition cherche à faire du profit et ici il semble qu’elle compresse au maximum son personnel qui, par voie de conséquence, travaille mal et se venge sur un public fragile.
Les tarifs
A 22€ (7€/personne + 4,05€, un accompagnant, en tarif plein à partir de 15 heures en semaine, aller-retour, Paris intra-muros), le transport sera bientôt aussi cher qu’un taxi !
Le spectacle, à 14€, un concert classique, coûte moins cher que le transport !
Où passe la subvention de la Mairie de Paris ?
De combien est-elle ?
Pourquoi Paris fait-il moins bien qu’à Nantes par exemple ?
A Nantes, le transport pour personne handicapée coûte le prix d’un ticket de tram, soit moins de 2€/trajet.
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