Dans mon engagement contre la précarité , un jour sur mon chemin ...............une rencontre inoubliable dans ma petite carrière de petite EVS , Philippe Meirieu , Roland Gori et Stéphan Chédri au 104 à Paris , le jour de l'appel des appels .
Ces soutiens précieux ont été un tournant dans la vie de l'Union et dans la mienne forcément
Une lettre de témoignage que Philippe à écrit pour notre colloque national en mars 2009, en tant que Président d'Honneuret celle de Roland , pour ses encouragements à notre égard . Que d'émotion , ce jour là .
Bonjour Muriel
“ Je regrette vraiment de ne pouvoir participer à ce rassemblement pour vous dire de vive voix ma solidarité et mon soutien. Le sort qui vous est réservé aujourd’hui est indigne de l’Education nationale. Il est indigne d’un ministère dont le devoir, dans une République, serait de montrer la voie par un comportement exemplaire à l’égard de ceux et celles qu’il emploie. On ne peut travailler à la démocratisation de l’accès aux savoirs et à l’émancipation des élèves, on ne peut prétendre lutter contre tous les handicaps et toutes les injustices si, par ailleurs, on ne permet pas à tous ses personnels de trouver une place digne et de se sentir reconnu et valorisé. Qui dira le scandale d’une administration qui traite des êtres humains comme des objets, quand ce n’est pas comme des déchets ? Qui dira l’incurie d’une administration qui “bouche des trous” sans se préoccuper de l’avenir des personnes ? Qui dira l’incompétence d’un Etat incapable d’appliquer pour ses propres services les préconisations, comme la Validation des Acquis de l’Expérience, qu’il impose par ailleurs ? Qui dira à quel point l’indifférence ostensible à ceux qui sont dans les situations les plus précaires prépare une société inhumaine, une société de l’exclusion ?
Parce que l’UNCEVS exprime avec justesse et dignité les demandes légitimes de milliers de personnes, elle doit être entendue. Parce que ses demandes rejoignent un grand mouvement d’ampleur nationale qui refuse que la loi du marché écrase systématiquement les personnes, elle s’inscrit dans la dynamique que nous avons initiée avec “L’APPEL DES APPELS”. Parce que cette dynamique doit être encore amplifiée, il faut poursuivre le travail solidaire, refuser les divisions artificielles, récuser les oppositions factices. Que tous ceux qui croient en l’éducabilité des enfants – même les plus fragiles – comme en la formation des personnes – quelles qu’elles soient -, se mobilisent pour faire triompher la confiance en l’homme. L’éducation est une grande cause nationale et elle doit le rester, même en dehors des périodes de campagne électorale. Le ministère de l’éducation ne peut se gérer avec désinvolture et il ne doit jamais perdre de vue les idéaux républicains. Les citoyens doivent faire entendre leur voix pour que chacun trouve une place dans un monde où nous avons plus que jamais besoin du concours de chacun.
Je suis heureux de soutenir personnellement l’UNCEVS et d’avoir été désigné pour en être son président d’honneur. Je serai à ses côtés pour exiger un traitement digne des “employés de vie scolaire”, une reconnaissance de leurs compétences et une formation leur permettant de s’intégrer pleinement dans l’Ecole de la République.”
Bien cordialement.
Philippe Meirieu
· Chère Muriel
Je vous adresse juste ces quelques mots pour vous dire que nous sommes de tout cœur avec vous et que j'ai particulièrement apprécié votre intervention juste et pertinente à notre journée du 31 janvier de l'Appel des appels.
La manière dont une société traite la vie scolaire et ceux qui la prennent en charge révèle les valeurs qu'elle veut promouvoir au sein de la culture. Si, comme on le dit depuis des Lustres, l'enfant est le père de l'homme, on peut sérieusement s'inquiéter des mutants que notre civilisation consumériste et anthropotechnique prépare pour la survie de l'espèce ! Qui osera encore prononcer les borborygmes inquiétants et stigmatisants d'entant tyran sans devoir prendre en compte la manière dont le pouvoir met en place les conditions de vie à l'école et de tous ceux qui en font une œuvre d'existence?
A moins que cette destructuration de la vie scolaire et ce mépris pour ceux qui le rendent possible ne fassent partie d'un projet économico-politique visant à confier aux chaînes de télévision privées le soin d'élever nos enfants. De Baby First à Senior End, le pouvoir déléguerait ainsi aux media qu'il contrôlerait le soin d'un élevage néolibéral de l'espèce pour mieux fabriquer ses opinions, intérioriser ses normes de comportement et apprendre à se soumettre librement à la logique du marché.
Votre combat est aussi une résistance à cette normalisation sociale de l'enfant et de la vie scolaire afin de promouvoir des idéaux de dignité, d'égalité et de partage dans une société qui les désavoue tous les jours un peu plus dans les gestes ordinaires de l'existence.
Bon courage et
Avec toutes mes amitiés,
Roland Gori