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Billet de blog 23 juin 2009

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Etre employé de vie scolaire c'est bien, le rester c'est mieux

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Impact psychologique bénéfique de l’emploi

retrouvé sur les EVS

Ces personnes, après avoir été privées d’emploi pendant suffisamment longtemps pour pouvoir bénéficier des minimas sociaux, se sont retrouver en première place pour pouvoir se positionner sur ces emplois offert par l’éducation nationale, dans sa grande magnanimité.

Nous dirons que les emplois en question peuvent être très riche quant à la variété des missions proposées. Je ne m’étendrai pas sur ce sujet qui a été détaillé en d’autres endroit dans le présent dossier. Cette variété est fort intéressante à noter car elle a permis aux personnes en postes de trouver un intérêt certain dans leurs emplois et, par là même, de s’investir, dans la majorité des cas, de manière extrêmement intense.

Nous pouvons considérer que, pour une très large proportion, ces personnes ont retrouver une dignité, un goût de vivre et de se sentir utile aux autres. Se sentir utile aux enfants qu’elle ont accompagné durant ces nombreux mois, en toutes circonstances et de toutes les façons possibles, se sentir comme faisant partie intégrante d’une équipe, retrouver le plaisir de partager des joies et des peines tout au long de ces deux années avec les enseignants et les enfants…En un mot, se sentir vivre.

Pour toutes ces personnes, un équilibre, oublié depuis combien de temps, était sur le point d’être retrouvé.

L’accès à des conditions de vie très, très légèrement supérieures aux minimas sociaux précédemment touchés, de quelques 500€ (RMI, ASS,…à 808 € pour les CAV, aurait pu donner un peu d’espoir à toutes ces personnes. Avec les CAV, un volet formation est prévu. L’employeur se doit obligatoirement de proposer aux bénéficiaires de ces contrats une formation. A ce jour, même si quelques mimis-formations ont été mise en place par les Greta, on ne peut pas considérer que cette obligation de l’employeur quant à la formation des personnels en CAV est remplie. Cette espoir d’un avenir meilleur, via la formation, se rétrécie donc comme peau de chagrin. Pour un public avec des parcours plus ou moins atypiques, quelle peuvent être les répercussions et matérielles et psychologiques d’une telle déception ?

Seulement, un grain de sable c’est glissé dans cette belle mécanique qu’est l’Education Nationale. Elle a oubliée de donner sa chance à ceux et celles qui auraient désirer poursuivre cette belle aventure et de contribuer ainsi au bon fonctionnement des écoles et collèges.

Il eut suffit de dire : Pourquoi pas !

Pourquoi ne pas offrir aux volontaires la possibilité de rester à leurs postes moyennant une formation ?

Pourquoi ne pas offrir la possibilité à toutes ces personnes de vivre décemment en leur donnant un salaire digne de ce nom ?

Pourquoi ne pas offrir à toutes ces personnes une stabilité tellement souhaitée depuis tant d’année ?

Pourquoi, pourquoi, pourquoi ??????? Il y en aurait autant que de personnes.

L’éducation Nationale aurait-elle oubliée qu’elle avait pour vocation de s’occuper des enfants ? On serait tenté de le croire quant on voit l’évolution des choses. Ca n’est sûrement pas en diminuant les personnels dans les secteurs de l’enfance que cela va améliorer les choses et le niveau des jeunes. Le remplacement des personnels EVS dans une vaste proportion va bien dans ce sens et c’est autant d’humanité qui part avec toutes ces personnes.

Le baromètre évaluatif des EVS nous montre par ailleurs que de nombreuses personnes ont pu manifester de la fierté grâce à ce travail et émettent un verdict dans ces termes : « ce que je fais est valable à mes yeux, je suis utile aux autres et reconnu pour mes compétences et qualités humaines»

L’action qui valorise l’être humain par cette appréciation qui s’inscrit immédiatement en mémoire s’attache bien évidemment au concept de soi .

Des études psychologique et générale démontrent bien ces faits . L’estime de soi favorise la réussite .Elle aide à prendre des risques, à chercher des solutions, à faire preuve de ténacité et de persévérance. Cette confiance acquise, les échecs ne sont donc plus des abominations, tout au contraire , et le verdict est très parlant dans ces termes : « à mes yeux je mérite de réussir ce que j’entreprends » , Aucune et aucun EVS n’a hésité à consacrer ses efforts pour parvenir à cette reconstruction.

Les EVS ont identifiées les dimensions reconstructives qui s’offraient à eux.

Par le droit d’exister , cette confiance personnelle et professionnelle retrouvée et réactivée . L’ensemble de cette profession ne pouvait rêver mieux.

Mais voila, il existe aussi un frein à l’estime de soi, et qui fait que tout peut être contrebalancer . Le fait d’imaginer le futur en négatif va être préjudiciable à leur bien être.

Alors certains recherche aujourd’hui, face aux attentes de décisions de renouvellement, la solidarité, la prise de parole, la prise de conscience , l’acception, et pour d’autre , le dénis de situation , une conduite véxatoire liée à la blessure , qui manifeste par des actes nocifs, des paroles néfastes et un froissement d’amour –propre .

Alors cela peut paraître anodin, insignifiant, mais qui au bout du compte semble aussi gravissime que des violences morales pratiquées dans certaines entreprises ou sociétés . Et cette menace, n’est pas fictive elle est bien réelle. Tout passe donc sous silence, un silence commun et ordinaire. On ne se préoccupe pas de ce qui est banale, cela n’intéresse personne sauf les intéressés eux mêmes .

Le cibles EVS ont été des proies faciles, et finalement à court, moyens ou long terme, l’isolement et la fragilité vont refaire surface . C’est une évidence ………

Certains minimiserons , tenterons d’oublier et pourrons, pourquoi pas, s’attribuer la responsabilité de cet échec. Pour d’autres, l‘exclusion va les rattraper et peut être s’amplifier , quand savons nous ?

Ces impacts psychologiques développés , qui va se préoccuper des troubles de stress post-traumatique que cela va générer, après que la vague déferlante qui a tout nettoyée sur son passage soit passée. Conscient de la réponse, mais nous l’exprimons quand même : PERSONNE

Mais si silence il y a pour les uns, le repère identitaire reste bien présent pour les autres.

Peut on parler de violence faite à autrui ? Seule une enquête pourrait le vérifier ! En tout cas, les effets de cette expérience des contrats d’avenir seront très vite visibles et engloberont tous les facteurs de nature individuelle, organisationnels et sociaux .

Nous avons été laisser pour compte et qui plus est , exacerbés par l’incapacité ou le laxisme des gestionnaires à résoudre notre problème de pérennisation dans l’éducation nationale .

L’Etat n’a pas lésiner sur les opérations de séduction envers les EVS et de surcroît à bien faillit obtenir le silence de ces proies.

Notons aussi que dans certains départements les décideurs entérinent le maintien des postes EVS et va procéder à de nouveaux recrutements fin août, début septembre. C’est donc un dispositif qui fait tourner les bénéficiaires des minimas sociaux des Assédic à des emplois CAV/CAE pour revenir aux Assédic , cela s’appelle en langage d’entreprise , le « Turn Over volontaire » ! C’est stratégique ! L’incidence sur le moral des EVS est, et sera considérable à long terme, puisse la Sécurité Sociale les prendre en charge en supposant qu’elle reste en vie , elle aussi !.......

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