
Agrandissement : Illustration 1

Il faut que je rentre dans mon bled aux grandes forêts et aux grands étangs. Ce soir, on va arroser notre départ au restaurant : crabes mayonnaise, soles meunières, fromage, et le patron a fait des profiteroles au chocolat. Un verre de vin, pas plus. Un blanc sec d’Alsace, histoire de réjouir les probiotiques.
À Bréhat, on a loué des vélos, pratique pour voir toute l’étendue de l’île. On a discuté un peu avec un commerçant qui tient une sorte de supérette. Il prend le bateau tous les jours, car le logement sur place frôle la mauvaise foi de Bayrou. C’est dire la hauteur. Fabienne serait bien restée quelques jours de plus, mais comme c’est moi qui commande enfin ! Pas toujours….
On n’a vu que des Bretons, pas un seul Wisigoth, vous savez, ceux qui disent qu’ils seraient de souche noble. Encore une légende, sans doute. Ce matin, il n’y avait qu’un poisson sur la ligne de fond, mais un gros. Le coin n’était pas bon, les crabes ont tout bouffé. Fabienne me dit que l’année prochaine, elle achètera un zodiac et que nous resterons un mois. Pourquoi pas, si tous les dieux de l’Olympe me laissent vie, et si je ne suis pas en Algérie, vu que les fachos aiguisent leurs lames. Le patron du bar me dit qu’il entend ça toute la journée : Marine, Marine, Marine. C’est névrotique, comme une façon d’essayer d’expurger un mal qui les ronge. C’est pas politique, c’est psychiatrique. Il n’est pas idiot, le taulier. Il a fait deux années de psycho dans sa jeunesse, c’est peut-être pour ça qu’on se comprend bien.
Bon, le billet est fermé aux commentaires, y a du Wisigoth dans le club.