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Rachida Dati est née en France. Elle est française née en France. Point. Mais dans ce pays, il semble que la nationalité ne suffise jamais quand le prénom dérange, quand les origines grattent, quand la réussite agace. On peut s’appeler Jacobski, porter un nom à consonance étrangère, et être accueilli sans soupçon. Mais qu’on s’appelle Rachida, Mohamed ou Fatima, et voilà que l’on devient suspect. Pas assez français. Trop couscous, pas assez camembert.
Moi-même, on m’a dit ici que je n’étais pas assez Wisigoths. Comme si l’appartenance se mesurait à la pureté d’une race imaginaire. Comme si l’histoire ne nous rappelait pas que les Arabes ont traversé l’Espagne en 711, et qu’ils ont justement battu les Wisigoths. Les mélanges sont anciens, profonds, irréversibles, et richesses. Désolé ! Et maintenant, on nous juge à la montre Rolex. Pas de montre de luxe ? Alors vous êtes un inculte, un raté, un frustré. Freud aurait eu de quoi remplir ses carnets : obsession du statut, délire de grandeur, fantasme de virilité.
Monod rappelait avec force que le pire des " crimes " au monde était le racisme. Ce crime qui verra des millions d'innocents crouler sous les chaines, fouettés jusqu'à la mort, déportés dans des camps glacés pour être assassinés
Ce même racisme s’appliquera aux pauvres, comme ces marins Anglais embarqués de force pour une broutille dans les colonies, fouettés jusqu’à la mort attachés au grand mat ou, jeté vivants après tortures à la mer. Le racisme reste l’alibi suprême lorsque l’on à plus de politiques sociales et économiques à proposer. C'est la fille débauchée du colonialisme. Ouroboros des barbares et des pédants prétentieux.
Pierre-Jean Chalençon, ce triste clown médiatique, a cru bon de qualifier Rachida Dati de reine du couscous . Une insulte raciste déguisée en folklore. Et Hanouna, fidèle à lui-même, n’a rien trouvé à redire. Silence complice. Comme toujours chez Bolloré. Mais rappelons à Chalençon que Zemmour, son idole, ne porte pas un nom tout à fait gaulois. Que l’identité française ne se résume pas à un patronyme, la réussite à une montre.
Alors oui, pourquoi pas une journée couscous " obligatoire " à Paris , une journée poulet Maya, une journée Esturgeon de Roumanie ? Ce serait au moins un moment de partage, de saveur, de mémoire. Et si ça dérange, tant mieux. Car ce qui dérange révèle ce qui doit être dit.
Ps : Sarkosy ! Est-ce bien français ?...