J'aime l'aurore. J'aime ces petits matins clairs et frais comme l'eau de source , jolis et enchanteurs comme ces robes des femmes qui volent au vent....Ca va encore jaser . Ha ! Ces français de souche dès que tu invoques le " féminin'.Hé alors ! J'ai encore le droit d'aimer ce qui fait tourner le monde , ces vêtements qui rendent ivre de bonheur , qui apportent cette plénitude indispensable à l'homme que je suis.
Ces petits matins me vivifient , me ressourcent , me donnent cette joie ineffable qui me procure de l'énergie pour toute la journée. Qui me tire de cette entropie mortelle de la nuit .C'est l'instant où mon corps ratatiné se déploie pour retrouver sa souplesse de la veille.
Je passe le pas de la porte , j'allume une cigarette de tabac noir qui sèche depuis un an dans son cageot de sapin et je savoure l'instant présent.Un verre de café coincé comme je le peux dans la même main, je hume ces petits moments précieux , ces bonheurs au quotidien. Il faut même presque s'y attarder pour en extraire tout le parfum , toute la quintessence. Respirer goulûment l’air vif comme un sportif se recueille avant l'effort.
Ces petits matins si chers à l’ami Maupassant sont la promesse de félicité. La vie est un gâteau qui ne repasse pas son plat.Il faut le manger maintenant sachant comme disaient les Grecs, que la mort rend tout inutile. A quoi aura donc servi que tu apprennes à jouer de la Lyre ? A cela le génie grec “ répondait. Cela t’aura apporté du bonheur et c’est ça le sens de la vie. Le sens de la vie c’est le jeu , c’est l’amour , le marivaudage aussi . C’est apprendre encore et encore jusqu'à plus soif. La connaissance est révélatrice , apaisement , alors que le non-savoir fait peur , dénude , crée des dénivellations propices aux chutes , à la douleur , à la haine. Il faudrait vivre entre âme slave et âme perdue. Flotter dans un courant ponctué de pierres en se laissant aller. C’est ce que me disait un druide que j'ai rencontré un jour en Irlande alors que je faisais du stop.
Non, non , je n’ai pas le cafard. Je vous connais bande de rats de Français de souche à toujours chercher la petite bête . A pousser le maghrébin hors de son gourbis pour le lyncher en journal public.Toujours trouver à me reprocher quelque chose. A vouloir me jeter sous les sabots du cheval.
Albert Camus disait -La Méditerranée à son tragique solaire qui n’est pas celui des brumes. Bof ! Le ventre mou d’un crocodile quoi.
Pour ma part , je sais que nous essayons tous de briser un destin décidé par d’autres. Un destin que nous n’aimons pas car ce destin est tracé à leur unique profit.Un fatum !
Soljenitsyne dit dans l’archipel du goulag.
- Nous avons essayé tout de même de provoquer une fissure.Un petite fissure invisible de loin, d’accord.C’est nous qui nous sommes esquintés le plus , j’en conviens , mais c’est quand même avec des fissures que commencent à s'effondrer les cavernes.
Il faudra bien finir un jour par s’accepter.