J'avais entrepris une lutte insensée ! Je combattais la misère avec ma plume.( Honoré de Balzac )
Il semble que l'on risque de s'acheminer soit vers un conflit nucléaire soit, de se ramasser toute l'eau de la banquise sur le coin de la gueule. (où les deux en même temps )
Enfin ! Il y a maintenant une vraie probabilité que tout cela se termine en une immense vitrification, un autre déluge. Pour l’instant, personne ne sait rien sur rien donc, je lis des hypothèses et des hypothèses. Ceci dit, tout ça reste bien hypothétique. Les journalistes bavent de rage de ne pas pouvoir nous sortir le scoop des scoops. Le scoop final quoi ! Le grand boum. Le désert des Tartares à venir en attendant un futur liquéfié dans l'acide sulfurique. En attendant ( bis ) d'y laisser ma peau , j ’ai pris ma vieille allemande et je suis allé m'assoir au bord du fleuve voir si flottaient tous les cadavres de mes ennemis comme l'énonce un proverbe du bled . Allah Akbar !
En route, j’ai ramassé un stoppeur sinon, ces " sales drogué.es " qui ont l'audace de demander de l'aide crèvent sur le bord du fossé. Maintenant , tout le monde a peur de tout le monde. C'est moderne ! Comme d’habitude, c’était un sortant de prison. Avec les chevreuils, y'en à plein dans l'coin. J’en ramasse souvent. Ces types tombent tous pour drogue. François a fait 18 mois fermes. Il me dit dans un sourire.
- Il faut dire que j’avais mis le paquet, 40 grammes de coke, et je ne suis pas inconnu chez la maison poulet.
il à une bouille sympa le François. Un nez aquilin , des lèvres fines, des cheveux mi-long châtain , un air juvénile .Il se dégage un vrai charme de sa personne. Il doit plaire à la gente féminine avec cette tronche. Ces nanas toujours en quête de romance a la noix, de vibrations amoureuses , de je t'aime moi non plus.
François a pour toute affaire un sac à dos qui contient quelques vêtements , du subutex , un pot de tabac , un téléphone portable " non-Apple ", ( un truc Coréen à 40 balles mais qui pourtant peut capter le monde entier ).
- Il me dit qu'il a été jeté de la prison avec 200 euros. L'état à travers un peu de fric se lave de ses pêchés . Comme disait si bien Nietzsche : dieu est mort, mais son cadavre n'en finit pas de puer. ( si vous comprenez pourquoi Nietzsche pointe son nez )
Il fait du stop car il est convoqué dans le grand bled qui est à 45 bornes de chez moi. Il rigole, et il me susurre qu’il n’y a jamais rien pour lui. Pas de travail, pas de logement, pas de filles. La drogue ça vous prive de tout . En France, on ne sait pas aborder ce problème trop complexe qu'est la toxicomanie. Comme pour l'alcoolisme, il faudrait à ce sujet sérieusement s'interroger sur les dépressions de l'enfance. On colle ces types en taule et après ? Après, on recommence. C'est la ronde des larrons, et des mouches bruyantes qui tournent autour des ampoules suspendues par un fil. C'est comme la banlieue , c'est loin et c'est plein de délinquants .La prévention consiste à tout invisibiliser .Faut rendre obscur ce qui est pourtant si voyant..
Bref ! Ça va me faire un billet de plus pour le journal s'il est accepté ce dont je doute . Une miette d'infos dans un océan des chiens écrasés. Ici, le journal local c'est plutôt le repas des vieux, l'arrivée du nouveau gendarme, que des trucs absolument passionnants .Je suis parfois publié mais en poésie uniquement ( pas question de mettre au parfum toute une population qui attend fébrilement le feuilleton les feux de l'amour ). Manquerait plus qu'une graine " d'anarchiste' dans ce monde ouaté.
Il est généreux François , et pour me remercier il veut m’offrir un café. Je lui propose de garder son pognon. Il insiste.
- Non, j'ai vraiment envie de t'offrir un café.
Finalement, il respire à nouveau " le camé ". Il est si content de rencontrer un type qui n'a pas peur de lui, qui n'à pas peur des autres.
J’ai dit d'accord sinon, qui l’aidera vraiment dans ce monde où le fric, le cul, la drogue, la télé, les sales journaux Bolloré sont devenus justement l'opium du peuple ? Cette presse infâme qui prend pratiquement toute la place dans ce monde égout putride; cette fosse sceptique aux relents de souffre et d'ammoniaque ? Qui prendra le temps d’écouter toute son histoire, sa vie , ses peurs, ses désirs ? Qui essayera de lui donner des pistes ?
Qui fera l'anamnèse de son parcours pour vraiment tenter de le sortir du trou ? Pas grand monde en tout cas : tous salariés : tous aliéné.es par nécessité . Le capitalisme est un monstre avide en cravate qui défèque sur la face du monde . On ira plus très loin avec ça .Autant éclater de ce rire de dément qui fige le sang. Il ne nous reste plus que le cynisme mais, c'est une victoire a la Pyrrhus . Nous n'avons plus qu'une seule arme, et c'est le symbolisme alors , en attendant, prenons dans nos vieilles mercedes les drogué.es qui font du stop.

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