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Mustapha Ait larbi

Intellectuel dubitatif. Guitariste a l'occasion. Né Algérien par hasard ce, comme les Français. Par hasard !

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Billet de blog 3 octobre 2025

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Il pleut aux Marquises ( N2)

Un instant ordinaire.C'est dans l'art, les voyages et la cuisine que l'homme se découvre.

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Illustration 1

Je suis chez moi, devant la cheminée. J’ai allumé un bon feu avec du bois ramassé sur les bords de la rivière, rangé dans un cageot bien sec. J’ajoute un peu de lumière à mon quotidien, car la pièce est sombre. Un peu comme aux Marquises, où le temps peut changer en une heure. Je fais mijoter une sorte de pot au feu dans un chaudron à l'ancienne comme au temps ou la cheminée servait à tout. J'ai jeté des herbes, des légumes, un peu de gros sel et un verre de vin rouge, on verra le résultat à l'arrivée. Fabienne comme on dit en Normandie, vient manger la soupe alors, j'ai changé la couleur de la nappe. Le rouge se marie bien avec son sourire.

Quand on pense aux Marquises, on imagine une île baignée de douceur, bordée par une mer chaude et bleue. On se trompe. Là-bas, il pleut souvent, et les averses violentes rendent les routes impraticables. C’est comme le beau voyage à Cythère, alors que Cythère est un lieu sec et pierreux, où poussent des plantes pleines d’épines. Tous ces lieux magiques sont nés de l’imagination des poètes.

Ces lieux rêvés, ces îles aux noms chantants, ne sont souvent que des reflets de nos désirs. Les Marquises, Cythère, Zanzibar… autant de promesses d’évasion qui se heurtent à la réalité du climat, de la roche, de la boue. Mais qu’importe. Ce sont les poètes qui les ont rendus habitables, qui ont repeint les pluies en aquarelles et les épines en vers. Je suis rentré, oui, mais je ne suis pas revenu. Une part de moi est restée là-bas, dans l’humidité des sentiers, dans le frisson des averses tropicales. Et ici, devant le feu, je continue à voyager. Car il suffit d’un peu de bois sec, d’un souvenir, et d’un mot juste pour rallumer l’ailleurs.

Je ne suis pas riche,, mais j'ai vécu mille ans. 

Ps: j’avais cinq minutes.

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