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                    C’est un record. Un triste record. 24 556 ménages ont été expulsés de leur logement cette année, avec le concours de la force publique. Cela représente une hausse de 29 % par rapport à 2023, et une augmentation de 223 % en vingt ans. Derrière ces chiffres, ce sont des familles, des enfants, des personnes âgées, des travailleurs précaires, des vies brisées.
Et pourtant, Guillaume Kasbarian, ancien député Renaissance, ne cache pas sa satisfaction. Sur le réseau social X, il affirme “assumer ce record” et ajoute que “la meilleure des préventions, c’est de payer son loyer”. Une phrase glaçante, prononcée en réponse à Christophe Robert, directeur de la Fondation Abbé Pierre, qui alertait sur les conséquences humaines de cette politique d’expulsion accélérée.
Kasbarian, admirateur de Javier Milei et d’Elon Musk, incarne une vision brutale du logement : celle où le droit de propriété écrase le droit au logement. Il appelle même à “aller plus loin”, à expulser plus vite, à durcir encore les procédures. Comme si la précarité était un choix. Comme si les loyers impayés étaient toujours le fruit de la négligence, et jamais de la pauvreté.
Mais la réalité, c’est que 350 000 personnes sont sans-abri en France, que 912 sont mortes dans la rue en 2024, et que des milliers de familles vivent dans l’angoisse de perdre leur toit. La loi Kasbarian-Bergé, adoptée en 2023, a facilité les expulsions, mais elle n’a rien résolu. Elle a déplacé le problème, elle l’a rendu plus violent.
Face à cela, la Fondation Abbé Pierre appelle à rétablir le fonds d’indemnisation des propriétaires, à renforcer les mesures de prévention, à accompagner les ménages en difficulté. Elle rappelle que le logement est un droit fondamental, pas une récompense pour bons payeurs.
Alors non, ce record n’est pas une victoire. C’est un échec social, un symptôme d’une société qui oublie les plus fragiles. Et le triomphalisme de Kasbarian ne fait qu’ajouter à l’indécence.
Ps : ces gens ne méritent même pas le plus haut des mépris. Ils ne méritent que de les combattre encore et toujours, et sans relâche. Même le mépris, cela se mérite...