Jordan Bardella aime rappeler qu’il est né en banlieue. Comme si cela suffisait à légitimer son discours. Moi aussi je suis né en banlieue. Mais contrairement à lui, j’ai travaillé toute ma vie. Je n’ai pas touché 6000 euros par mois pour faire carrière dans les studios télé. Je n’ai pas couvert les détournements d’un parti gangrené par les affaires.
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Ce que je connais de la banlieue, ce n’est pas une anecdote de campagne. C’est une vie entière de boulot, parfois de galères, de dignité. C’est le bruit des RER à l’aube, les boulots mal payés, les fins de mois serrées. Ce n’est pas un décor pour storytelling politique.
Le fossé des revenus est inacceptable on ne le dira jamais assez. Quand je vois certains élus se présenter comme "du peuple", tout en touchant des salaires que le peuple ne verra jamais, je ressens comme une erreur. Pas une jalousie. Une indignation controlée. Parce que pendant que nous comptons nos centimes, eux comptent leurs apparitions médiatiques. Et que dire de L’impunité politique ?..
Et que dire des affaires ? Des millions envolés, des soupçons de financement opaque, des silences complices. Si un citoyen lambda vole une baguette, il finit au tribunal. Si un parti détourne des fonds publics, il finit au second tour.Mais bon ! C’est ringard tout ça, c’est répétitif , c’est nul. Votez, et taisez-vous.
Nous n'avons pas de micro, pas de plateau télé, pas de communicants. Mais nous avons des voix. Elles doivent porter. Parce que nous sommes des millions à vivre cette réalité. À voir les impostures se multiplier. À refuser qu’on parle en notre nom sans jamais nous écouter.
Alors oui, Bardella est né en banlieue. Et alors ? Ce n’est pas le lieu de naissance qui fait la légitimité. C’est ce qu’on fait pour les autres. Et là-dessus, beaucoup de gens ordinaires valent bien mieux que certains professionnels de la politique qui jacassent, volent, trafiquent, nous méprisent.
Fin de billet😀