Mustapha Ait larbi (avatar)

Mustapha Ait larbi

Intellectuel dubitatif. Guitariste a l'occasion. Né Algérien par hasard ce, comme les Français. Par hasard !

Abonné·e de Mediapart

1065 Billets

0 Édition

Billet de blog 6 décembre 2025

Mustapha Ait larbi (avatar)

Mustapha Ait larbi

Intellectuel dubitatif. Guitariste a l'occasion. Né Algérien par hasard ce, comme les Français. Par hasard !

Abonné·e de Mediapart

Le dernier grand voyage: la route infinie.

La normalité moderne, c’est la précarité. L’existence se tient sur un fil, toujours menacée, ( Robert Castel ).  « Capitalisme et protestantisme « .

Mustapha Ait larbi (avatar)

Mustapha Ait larbi

Intellectuel dubitatif. Guitariste a l'occasion. Né Algérien par hasard ce, comme les Français. Par hasard !

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1

Pour la dernière fois de ma vie, j’entreprends un grand voyage.Le Maroc m’ouvre les portes de l’Afrique entière, et je n’ai pas l’intention de m’arrêter au bled. Autrefois, avec le Poséidon, j’avais traversé les mers de Vasco de Gama. Aujourd’hui, avec ma belle Allemande increvable, je reprends la route,  non plus par les vagues, mais par les pistes, les chemins, le sable dur. On ne vit qu’une fois, on ne meurt qu’une fois aussi.

Je trace déjà la ligne jusqu’à Tombouctou. Il existe une piste, assez fréquentée pour qu’elle soit faisable. C’est aussi Vol de nuit de Saint-Exupéry, et sa rencontre avec les hommes bleus, ( Touaregs). Ces hommes fascinés par le papier carbone, qu’ils s’étalaient sur le visage comme une parure, et pour se protéger du feu brulant du soleil. Mon carnet de route compte déjà cinquante pages. 

Je ne suis plus pressé d’écrire. J’écris désormais pour moi seul. Mediapart reste un rempart, une mémoire, pour ne pas oublier « le pays ».Je n’ai jamais écris pour le journal, toujours pour mes fidèles lecteurs, et c’est pour ça que j’ai toujours garder la liberté d’écrire à partir de nombreux thèmes. Je ne pars pour fuir, ni pour éprouver. Chaque piste est une cicatrice ouverte sur la terre, chaque halte une mémoire effacée. Le sable n’est pas seulement dur, il est aussi le miroir de nos illusions : on croit avancer, mais c’est lui qui nous avale.Tombouctou n’est pas un point d’arrivée, c’est une promesse.

Une promesse de livres enterrés, de savoirs confisqués, de voix réduites au silence. Je marche vers elle comme on marche vers une bibliothèque engloutie. Saint-Exupéry avait ses hommes bleus, moi j’ai mes fantômes :les ouvriers invisibles, le RN raciste,  les exilés sans papiers, les poètes sans lecteurs, les enfants morts rejetés sur les plages comme des déchets plastiques. Ils badigeonnent leur visage non pas de carbone, mais de fatigue et de poussière. Mon carnet grossit, mais je sais qu’il ne le sera jamais assez. Écrire n’est pas remplir, c’est creuser. Et Mediapart, ce rempart fragile, me rappelle que le pays n’est pas seulement une frontière :c’est une mémoire qu’on tente d’effacer, et qu’il faut sans cesse réinscrire.

Ps: Karim commence à aimer mes textes, ( comme quoi, il est possible d'apprendre à aimer lire à tout âge ).

Pensées d’un exilé volontaire. .

 Le capitalisme n’est pas la nature, c’est une sale habitude qui se prend pour loi

 Rien n’est plus artificiel que ce que l’on croit normal. »

Le capitalisme est une coutume devenue tyrannie, un accident travesti  en «  naturalité »

 La normalité des choses, c’est la survie ; le capitalisme, c’est l’excès qui s’impose. 

Le capitalisme n’est pas la normalité, c’est la somme de nos fractures, habillées en évidence

Le capitalisme c'est la vue merveilleuse en haut d'une cathédrale de verre, mais il n'y à plus d'escalier pour descendre ( H. Laborit).

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

L’auteur n’a pas autorisé les commentaires sur ce billet