Houlgate le 08/08/2023
Voilà plus de sept ans maintenant que je ne suis pas parti en vacances compte tenu d'une retraite misérable comme vous le savez maintenant. Et puis tout à coup, j'ai eu envie de revoir la mer (celle qu'on voit paraît-il danser au fond des golfes clairs). Envie de ramasser des coques, de me piquer les pieds sur les oursins, de pêcher des maquereaux a la mitraillette, de me faire bronzer un chaouia, de sucer une glace en regardant les mouettes. Un retour au passé quoi ! Un plongeon dans mon adolescence. J'avais une commode en bois d'acajou qu'une nana de passage m'avait donné. Elle trouvait que mon linge était mal rangé. Les femmes c'est comme ça. Faut que tout soit nickel sinon tu es gros malpropre. J'ai donc remis mon linge dans des cartons et j'ai vendu la commode 150 euros. Je ne sais pas ce qu'est devenue la nana, et j'avoue que ce n'est pas mon souci. J'en ai connu d'autres depuis.
En embarquant des fauchés en blablacar je pouvais tenir mon pari. Sur place, je dormirais dans la voiture, et j'achèterais de la nourriture pas chère (comme a la maison quoi ! ). Avec tout ce pognon de dingue je pense pouvoir tenir une semaine. J'ai donc embarqué trois personnes fumeurs (impératifs), et nous voilà parti sur les routes de France. Mes passagers que je vous les présente : trois gars débonnaires et rieurs qui roulent leurs clopes aussi ; ce n'est que du bonheur. On parle de choses et d'autres. Le prix fou du tabac, la sale gueule de Zemmour, le " cas Fillon " mais aussi la joie de se tirer un peu ailleurs. Les mecs retournent en famille, ce sont des émigrés de l'intérieur. Ils ont quitté le cocon familial pour aller se faire exploiter quelques centaines de km plus loin.
Ce sont les nouveaux nègres de l'empire des milliardaires mis à genoux sous la houlette de jean de Rubempré : ces grands poètes dont Balzac disait dans la comédie humaine qu'ils ne faisaient que " rimailler". La nouvelle pègre dont la fatuité n'égale que leur incurie On parle écologie punitive (c'est trop tard pour l'écologie, et pourtant, on va salement payer la note). Bref ! Le temps passe vite avec la pause-café à 1,90 euros sur l'autoroute, le prix d'un paquet entier chez Aldi.
Finalement, nous arrivons enfin auprès de la belle qui doit nous rafraîchir de ses vagues si monotones. Bon, j'ai la flemme, la suite peut être au prochain billet. Suis pas payé ici, c'est moi qui paie et le client a tous les droits. Non mais alors !