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Depuis des décennies, les politiques nous répètent qu’il faut "sauver la France". Mais de quoi, pour qui ? Derrière les slogans creux et les peurs se cache une mécanique bien huilée : celle du pouvoir qui se recycle, du peuple qu’on culpabilise, et de l’histoire qu’on oublie. Ce texte est une piqûre de rappel, acide, lucide, nécessaire.
Depuis que je suis né, et cela ne date pas d’hier, j’ai toujours entendu les politiques clamer qu’il fallait sauver la France . De quoi, au juste ? De la peste, des inondations, des vents violents… et maintenant, des immigrés. Bardella et Zemmour trônent en tête du palmarès dans l’art de raconter des salades pour effrayer le peuple.
On nous a bercés avec la petite souris, les « bouts d’an », le Père Noël, Jésus, Saint Christophe et autres amuse-meseaux. Pendant ce temps, cette fange de privilégiés s’étripe dans des querelles lamentables. On a connu la fracture sociale, la tolérance zéro, les odeurs , les nantis de Raymond Barre, ( l’homme qui cachait son or en Suisse ). Tous prônaient l’honnêteté, tous étaient des voleurs, des truands, des profiteurs, des mafieux.
Que pèse un smicard face à un individu qui possède trois millions d’euros ? Et pourtant, ce sont toujours les mêmes zombies qui nous répètent qu’ils veulent sauver la France . Comment un ouvrier pourrait-il savoir ce qu’il y a dans les caisses, alors que les élus eux-mêmes l’ignorent ? On s’étonne d’un trou budgétaire, on s’étonne que le patronat ait pu profiter de 212 milliards d’euros en un an, tout en pleurant qu’il est à l’agonie. Et bien sûr, il faut encore sauver la France . Pitreries !
C’est comme Hitler, qui prétendait sauver les Allemands des Juifs et des communistes. Quatre ans plus tard, des millions d’hommes meurent dans les glaces de Russie, et l’Allemagne flambe sous les bombes au phosphore des Américains. Que retenons-nous de l’histoire ? Rien, ou si peu. Certains Allemands, avec l’AFD, sont prêts à rejouer au jeu du plus con.
Comme le disait Marcel Mauss : il faut savoir sortir de chez soi, du « moi social », pour y revenir. Une leçon que les anthropologues ont bien retenue. Mais les politiques, eux, semblent l’avoir oubliée.
Alors, sauver la France ? Peut-être faudrait-il commencer par arrêter de la vendre à la découpe, de la trahir à coups de promesses creuses et de discours creux. Peut-être faudrait-il cesser de faire croire que le peuple est le problème, quand il est la seule solution. Car la France ne se sauve pas à coups de slogans : elle se sauve par la vérité, la justice, et le courage de regarder en face ceux qui l’ont abîmée.
Nous ne pouvons pas sauver la France, mais nous pouvons écrire, et c’est déjà un énorme privilège .