Encore des immolations. Pour faire les 95 km entre chez moi et Fougères, je croise quatre radars tourelles et un radar de chantier. Et tout ça sur une simple nationale. La vitesse y passe brutalement de 90 à 50 km/h, sans explication claire. Une vieille église, une grange abandonnée… et hop, vous voilà à 50.
Sur-sollicités, les radars flambent. C’est presque logique. Une amie me dit : « Tu vois des radars partout, c’est une obsession. » Je lui demande : « Et toi, tu te déplaces comment ? » Elle me répond : « Comme tout le monde, en bus, en train, en taxi… » En plus, chez moi, les transports sont gratuits en ville. Bref, c'est encore moi qui paie...C'est beau quand même la mutualisation pour les gens qui la subisse ou, qui n'en profite pas....Ha! la belle image des minis bus gratuits du grand bled à coté qui desservent tout le centre ville historique mais surtout pas question de s'aventurer en banlieue. Pensez donc ! c'est plein d'arabes et de drogués...Bardella se fait attendre...
Moi, j’ai deux systèmes dans ma voiture pour repérer les radars fixes. Mais ils ne détectent pas les radars mobiles, qui eux aussi finissent par brûler. Un copain, en rentrant du boulot, s’est fait flasher par une voiture radar banalisée. Il touche le SMIC, et il a dû faire un crédit pour payer l’amende. Et comme si ça ne suffisait pas, son assurance a bondi de 25 %, malgré une inflation quasi nulle......... Vous remarquerez les points de suspension....
On me dit : « Ce que vous racontez, ce sont des salades. Faites comme tout le monde : prenez les transports en commun, habitez en ville, oubliez vos amis qui vivent dans des zones reculées pleines de virus, de gens à moitié nus, d'araignée et de serpents ». On est au 21é siècle que diable !
Je ne suis pas contre la sécurité. Je suis contre l’absurde. Contre ces radars plantés comme des champignons, là où personne ne comprend pourquoi. Contre ces limitations qui changent plus vite que les panneaux eux-mêmes. Contre cette impression d’être traqué, même quand on respecte les règles.
Alors oui, certains brûlent les radars. Pas pour le plaisir, mais comme un cri. Un cri contre l’injustice, contre le racket déguisé en prévention. Et pendant ce temps, les routes secondaires se dégradent, les transports en commun désertent les campagnes, et les gens s’endettent pour payer des amendes qu’ils n’ont pas les moyens d’éviter.
Mais on continue à rouler. Parce qu’on n’a pas le choix. Parce que nos vies ne tiennent pas dans les horaires de la ligne 12 ou dans les applis de covoiturage. Parce que nos amis, nos familles, nos boulots sont là où les GPS hésitent à s’aventurer.
Et si voir des radars partout est une maladie, alors je suis malade. Mais je ne suis pas le seul. Antoine Blondin écrivait dans l'humeur vagabonde : un jour nous prendrons des trains qui partent. Le problème , c'est qu'il n'y à même plus de trains...😀
Ps : il est urgent d'aller habiter en Ville lorsque vous touchez 1000 euros de retraite et que la location d'un studio de 17 mètres carrés avec charges est de 720 euros. ( une chambre étudiants colocation 3 personnes 430 euros plus 60 euros de divers ) . Encore une enquête qui mériterait un petit texte.