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Je ne m’isole pas parce que je n’aime pas les gens, mais parce que le monde m’épuise, le bruit, la foule, les conversations stériles, la politique.Ce retrait n’est pas une fuite, mais une nécessité. Il m’a appris à écouter ce qui ne s’entend pas, à voir ce que le tumulte dissimule, à ressentir ce que l’agitation étouffe.Dans cette solitude choisie, j’ai découvert une vérité douce et nue :celle de mon propre rythme, celle d’un silence qui ne juge pas, celle d’un espace où je peux enfin respirer
Dans cette douce solitude, j’ai découvert une vérité limpide et nue: celle de mon propre rythme, celle d’un silence salvateur et précieux .Loin du tumulte, je réapprends à écouter le murmure des choses simples, le souffle du vent contre la vitre ,le frémissement d’une pensée sincère, le battement discret de mon cœur surveillé par son défibrillateur. Je ne veux plus me battre contre des moulins, à quoi bon ? Qui encore mérite mon courage ? Je veux retrouver cette place au fond de la la classe prés du poêle à bois qui ronronnait . Je ne veux pas ,et je n’ai jamais voulu être le premier partout .
Je voulais juste ma place. La juste place à laquelle nous avons tous droit. Il y à longtemps que ma tignasse est ornée de marguerites de cimetières , mais les cheveux blancs me rappellent mon immense chance d’avoir gouter les chants indiens, le vif vent d’Avril, les escapades amoureuses. Ici, je ne suis ni en représentation, ni en résistance.Je suis. Et cela suffit.Je termine sur Hugo : demain dès l’aube je partirai.
Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends.
J’irai par la forêt, j’irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
Victor Hugo