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Intellectuel dubitatif. Guitariste a l'occasion. Né Algérien par hasard ce, comme les Français. Par hasard !

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Billet de blog 10 octobre 2025

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Ce n’est pas Macron qu’il faut virer, c’est le système

Faire barrage, jouer au castor pour contenir le RN ? Illusion. J’ai faiblement défendu cette opinion, et les faits me donnent raison. C’est encore le RN qui sort gagnant du chaos savamment orchestré par Macron. Nombreux sont ceux qui le disent : voter pour faire barrage n’a servi à rien.

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Faire barrage, jouer au castor pour contenir le RN ? Illusion. J’ai  faiblement( très faiblement ) défendu cette opinion, et les faits me donnent raison. C’est encore le RN qui sort gagnant du chaos savamment orchestré par Macron. Nombreux sont ceux qui le disent : voter pour faire barrage n’a servi à rien.

La gauche, une fois de plus, s’est empêtrée dans les filets des politiques internationales, au détriment du réel. Or, le souci du peuple n’est pas géopolitique : il est vital. Il veut simplement vivre un peu plus dignement. Il faut sortir de l’internationale des conflits pour retrouver l’internationale ouvrière. Vivre décemment reste, encore et toujours, la priorité. Le RN, lui, va capitaliser sur sa dynamique pour attiser la haine, le racisme, la paupérisation — ce que sa base ignore. Le paravent raciste et la haine sociale envers « ceux qui vivent des allocs » va fonctionner à plein régime.

Croire que le peuple a atteint une maturité politique suffisante pour émettre un jugement éclairé relève de l’hérésie. Le peuple, c’est le prix de l’essence, des clopes, du loyer. Comment lui demander de mener un combat politique alors qu’il se bat déjà chaque jour pour se loger, réparer sa voiture, acheter les fournitures scolaires ? Le peuple lit peu. Il n’a pas reçu la formation nécessaire pour comprendre les enjeux politiques. Il ne connaît ni les droits de l’homme, ni la Constitution. Le peuple, c’est les jeux de grattage, le tiercé, la télé, l’apéro.

Et pendant ce temps, les médias de droite s’en donnent à cœur joie : ils parlent de crises internationales, distillent leurs analyses frelatées. Du bruit. Du brouillard. Qui détourne de la seule question qui vaille : le partage des richesses. Ce n’est pas d’un changement de tête que nous avons besoin, mais d’un renversement de logique. Tant que le système reste intact, ce système qui fabrique du chaos, recycle la peur, et distribue la misère en boucle, les mêmes monstres reviendront, grimés en sauveurs. Le RN n’est pas une erreur de parcours, c’est le produit d’un abandon. Et l’abandon, c’est celui du peuple, relégué à ses tickets de caisse, ses factures impayées, ses rêves en solde.

Il ne s’agit plus de voter contre, mais de penser pour. Pour une vie digne. Pour un partage réel des richesses. Pour une réappropriation du politique par ceux qui en sont exclus. Il est temps de cesser de jouer aux castors et de redevenir bâtisseurs.

Photo: les pauvres qui avaient trois sous pouvaient louer une boite pour dormir les autres, dormaient sur une corde.

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