Nos sociétés reposent sur une base fragile : celle du mensonge. Que ce soit la dissimulation calculée ou l'exagération grossière, le capitalisme et la politique se sont métamorphosés en un royaume où le mensonge est devenu une norme universelle. Pour masquer cette réalité, on bavarde, on organise des débats futiles, on distrait, on endort. Le peuple est inondé de paroles creuses, fausses, toutes aussi insidieuses les unes que les autres. La vérité ? Elle est tue, elle est inaudible, presque absente. Pourtant, ces mêmes menteurs s'affichent comme la vérité incarnée.
Fillon affirme qu’il ne vole pas. Le Pen, Dati, Sarkozy aussi. Si vous osez remettre en cause leur parole, quatre costards-cravates viennent vous faire taire dans une ruelle sombre, sous une nuit sans lune. Faire confiance à ces gens, c’est tendre la main au crocodile, à celui qui vous engloutira sans hésiter.
Le mensonge, parfois, devient même un art, comme Machiavel l’avait bien compris. Macron, par exemple, nous assure que le trou de 43 milliards dans les caisses de l’État est dû à sa générosité envers les pauvres. Pour enfoncer le clou, il choisit les médias d’opinion, Bolloré, plutôt qu'une presse indépendante, composée de journalistes intègres. Il a fallu des mois à un élu communiste pour démontrer que cet argent avait été siphonné par les grandes entreprises. Bien sûr, Macron, soi-disant informé de tout, prétend qu’il n’était au courant de rien. Mais au fond, c’est toujours la même chose : du courant alternatif.
Tout le monde sait tout, mais personne ne sait rien. C’est Bagdad sous la neige, Alice qui poursuit Mr Lapin, qui, lui, court après son train. C’est le monde à l’envers. C’est Bécassine, mini-jupe et sourire aux lèvres, qui dragouille un matelot dans la baie de Douarnenez. Un spectacle absurde, mais on le regarde sans ciller, parce que dans ce chaos organisé, tout le monde joue sa partition.
Rien ne changera jamais. Ce système est clos, hermétique. La survie de ces sauriens, ces dinosaures du pouvoir, est en jeu. Le peuple le sait, mais se précipite, à chaque élection, pour élire le plus grand menteur. Surtout, ne pas trahir l’histoire, car les bonnes choses, parait-il, ne prennent jamais fin.
Mektoub.
Ps: l'extrême droite à la solution. La matraque pour protéger le patronat.