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Intellectuel dubitatif. Guitariste a l'occasion. Né Algérien par hasard ce, comme les Français. Par hasard !

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Billet de blog 12 novembre 2025

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Une démocratie sous tutelle technique et économique

Alors que les gouvernements se présentent encore comme les garants de l’intérêt général, une autre réalité s’impose : celle d’une dépendance croissante aux infrastructures privées, techniques et numériques. Énergie, données, logistique, sécurité… les fonctions vitales de nos sociétés sont désormais entre les mains d’acteurs que personne n’a élus.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Alors que les gouvernements se présentent encore comme les garants de l’intérêt général, une autre réalité s’impose : celle d’une dépendance croissante aux infrastructures privées, techniques et numériques. Énergie, données, logistique, sécurité… les fonctions vitales de nos sociétés sont désormais entre les mains d’acteurs que personne n’a élus. Cette dépossession silencieuse transforme la démocratie en théâtre d’ombres. Il est temps d’ouvrir les yeux. Et si nos gouvernements n’étaient plus que des façades ?  

Derrière les discours, les urnes et les institutions, une autre réalité s’impose : celle d’une démocratie de plus en plus dépendante des infrastructures privées. Énergie, numérique, logistique, santé, sécurité… les fonctions vitales de nos sociétés sont désormais entre les mains d’acteurs que personne n’a élus. L’État est devenu client

L’État ne construit plus, il sous-traite. Il ne pilote plus, il délègue. Il ne garantit plus, il achète.Des géants comme TotalEnergies, Microsoft, Google, Amazon ou Vinci assurent aujourd’hui des services essentiels : alimenter les hôpitaux, héberger les données publiques, faire tourner les écoles, sécuriser les frontières. Sans eux, tout s’arrête. Et avec eux, tout se négocie.Cette dépendance n’est pas seulement technique. Elle est politique. Car celui qui détient l’infrastructure détient le pouvoir réel. Et ce pouvoir-là n’a pas de comptes à rendre aux citoyens.

 Le pouvoir est algorithmique.Les décisions publiques s’appuient de plus en plus sur des outils numériques opaques : algorithmes de notation sociale, plateformes de gestion des aides, intelligence artificielle dans la justice ou la police.Mais qui conçoit ces outils ? Qui les contrôle ? Qui peut les contester ?La technique devient la nouvelle langue du pouvoir. Et ceux qui ne la parlent pas sont exclus du débat.

Nous vivons Une souveraineté en trompe-l’œil. On parle de “souveraineté numérique”, de “transition énergétique”, de “réindustrialisation”. Mais dans les faits, les États se contentent souvent d’accompagner les intérêts privés, faute de moyens, de vision ou de courage. Ils s’abandonnent à ceux qui possèdent les serveurs, les câbles, les centrales, les routes, les satellites. Et pendant ce temps, les citoyens regardent, impuissants, une démocratie qui se vide de sa substance.

Il faut faudrait pouvoir reprendre la main. Il ne s’agit pas de fantasmer un retour à l’État tout-puissant. Mais de poser une question simple : qui gouverne vraiment ?  Reprendre le contrôle des infrastructures vitales, soutenir les communs, relocaliser les décisions, démystifier la technique… voilà quelques pistes pour sortir de cette tutelle silencieuse.Car une démocratie sans maîtrise de ses outils n’est qu’un théâtre d’ombres. Et il est temps d’allumer la lumière.

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