Bourdieu a largement défriché le champ sémantique avant de donner son avis. Il le dit avec cette simple phrase: les mots ne sont ni clairs , ni neutres .

Il invite dans ce petit ouvrage le lecteur a prendre le parole sachant que la parole est une arme et qu’il apporte des armes .
Deux réflexions de lecteurs anonymes ( donner la paroles aux autres )
A ) Bourdieu s'attaque à l'idéologie fataliste et mortifère qui essaie de transformer des tendances économiques en destin de nature quasi divine, et que glorifie le capitalisme radical, sans frein, à l'aide de la pseudo-rationalité mathématique.
Se méfier des mathématiciens de manière générale qui confondent la carte et le terrain ! (Sémantique générale, le monde du Non-A)
Le néo-libéralisme est une évolution ultra conservatrice d'un type nouveau, qui ne se réfère plus, à un monde agricole, mais se réclame du saint PROGRES, de la sainte RAISON (kantienne souvent) et de la science (scientiste) pour justifier une restauration digne du 19ème siècle et pour tenter de renvoyer dans l'archaïsme la pensée critique faite de questions et de réponses contingente et provisoires. à lire aujourd'hui !
B ) Cette opposition entre la vision à long terme de l'élite éclairée et les pulsions à courte vue du peuple ou de ses représentants, est typique de la pensée réactionnaire de tous les temps et de tous les pays ; mais elle prend aujourd'hui une forme nouvelle, avec la noblesse d'État, qui puise la conviction de sa légitimité dans le titre scolaire et dans l'autorité de la science, économique notamment : pour ces nouveaux gouvernants de droit divin, non seulement la raison et la modernité, mais aussi le mouvement, le changement, sont du côté des gouvernants, ministres, patrons ou "experts" ; la déraison et l'archaïsme, l'inertie et le conservatisme du côté du peuple, des syndicats, des intellectuels critiques.
[Contre la destruction d'une civilisation, 1995]