Un homme célèbre, enfermé quatre ans à la Bataille , raconte : « On m’a jeté sur la paille humide, dans un trou sans lumière. » Les gouvernements ont toujours voulu faire croire que la prison était un havre de repos, mais personne n’était dupe. Personne ne veut y aller. Avant la guerre, des condamnés devaient tourner huit heures enchaînés autour d’un poteau : quatre heures d’un côté, quatre heures de l’autre. Les Allemands eux-mêmes jugèrent lors de leur invasion, cette pratique trop cruelle et l’interdirent.
La France, n’a jamais manqué d’imagination en matière de barbarie. Les camps de Rivesaltes, où furent déportés les Roms, en témoignent. Nous n’avons rien à envier aux Anglais, aux Espagnols, ni aux Hollandais.Bien sûr, il n’est pas question de laisser libres des criminels dangereux. Mais avilir, frapper, réduire un être humain à l’état de rien, voilà ce qui déshonore une nation. Il me semble que Hugo avait dit : « La grandeur d’un pays se mesure à l’état de ses prisons. » Sarkozy, qui rêvait d’incarcérer tout le monde, n’a fait que révéler son ignorance.
La prison n’est pas seulement un lieu de privation, elle est une fabrique de désespoir. On y enferme des corps, mais surtout des esprits, jusqu’à les briser. Les murs suintent la honte d’un pays qui préfère cacher ses plaies plutôt que les soigner.Chaque cellule est une cicatrice.Chaque couloir, une mémoire de cris étouffés.Et pourtant, les gouvernements successifs ont maquillé cette réalité, comme on repeint une façade pour masquer les fissures.La vérité, c’est que la prison n’a jamais réhabilité personne.Elle a produit davantage de violence qu’elle n’en a contenu.
Elle a transformé des fautes en damnations, des erreurs en condamnations à perpétuité morale.Victor Hugo avait raison : la grandeur d’un pays se mesure à l’état de ses prisons. Et si l’on prend cette mesure aujourd’hui, la France est minuscule.Elle se glorifie de ses lois, mais elle oublie ses geôles.Elle parle de justice, mais elle pratique l’humiliation.Sa police massacre des manifestants pacifiques, des femmes innocentes, des gens de couleurs. La prison devrait être aussi " le luxe " de ces criminels grassement payés pas l'état pour nous mutiler.. Sarkozy, en croyant que l’incarcération était la solution universelle,n’a fait que révéler l’ignorance d’un système qui confond ordre et barbarie. Car punir n’est pas détruire.
Et protéger la société ne devrait jamais signifier anéantir l’homme.