Mustapha Ait larbi (avatar)

Mustapha Ait larbi

Intellectuel dubitatif. Guitariste a l'occasion. Né Algérien par hasard ce, comme les Français. Par hasard !

Abonné·e de Mediapart

1087 Billets

0 Édition

Billet de blog 16 décembre 2025

Mustapha Ait larbi (avatar)

Mustapha Ait larbi

Intellectuel dubitatif. Guitariste a l'occasion. Né Algérien par hasard ce, comme les Français. Par hasard !

Abonné·e de Mediapart

Les gauches dans l’impasse, les extrêmes droites aussi.

Et ce scénario était prévu depuis longtemps: ils iront tous au panthéon des ignorants-volontaires à repousser le, et les vrais problèmes .Un seau d'eau ne vient à bout d'un incendie de pinèdes aurait dit Sénéque. Un vice conduit à un autre, Sénéque toujours...

Mustapha Ait larbi (avatar)

Mustapha Ait larbi

Intellectuel dubitatif. Guitariste a l'occasion. Né Algérien par hasard ce, comme les Français. Par hasard !

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Illustration 1

Plus personne n’est aujourd’hui capable de juguler les misères qui se développent et s’étendent. Comme on disait au début du siècle : le salaire ne paie plus la soupe. S’ensuivirent des révoltes en Bretagne, dans l’Aude, en Champagne. On lisait sur les affiches des slogans comme : On veut des patates et du bon gras. Des familles entières vivaient dans une seule pièce, la dysenterie et la tuberculose faisaient des ravages. Des femmes et des enfants marchaient pieds nus, les chaussures étaient hors de portée des plus pauvres. Les racines du mal sont donc connues depuis très longtemps. Le Chili de Pinochet avait déjà subi une dictature sanglante, trop vite oubliée, alors même que l’extrême droite revient au pouvoir. La gauche Chilienne n'à donc rien compris du combat, du désespoir , de la tragédie, et de la pauvreté de son peuple. Cette gauche paie elle aussi le prix de son renoncement à réduire les tragiques inégalités sociales. Elle donne ainsi raison au fou à la tronçonneuse qui forcément avec ses amis américains jubile de la victoire de l'extrême droite. Liberté pour les riches, sécurité pour les riches, et propriété privée pour les riches.

Des manifestations éclatent en Italie, en Hongrie, preuve que les choses se passent mal, très mal même. Ces gouvernements s’acharnent encore sur les plus faibles sans réduire un seul instant la pauvreté. Ce qui est demandé à l’extrême droite, c’est de faire taire toutes les voix qui s’opposent aux riches, aux oligarques, aux autocrates. Le problème, c’est que tout s’oublie en une génération : ces jeunes Anglais qui croyaient que les Allemands étaient leurs alliés pendant la guerre ; ces jeunes Français persuadés que Pétain a sauvé les juifs. Et les milliardaires qui truquent le jeu démocratique en achetant toutes les sources d'informations, et de diffusion.

Au Maroc, certains disent : il y a des voitures, des télévisions partout, des téléphones portables… et nous, on n’a rien. Des ânes et des cactus pour les plus chanceux. Si les gauches sont dans l’impasse, c’est parce qu’elles évitent soigneusement de parler de ce problème. Et une fois au pouvoir, les élu·es profitent de leurs privilèges qu’ils se sont octroyés. Comme le disait un chauffeur routier, absent une semaine entière de chez lui : la gauche ne parle que de Gaza, des juifs, de l’Ukraine… alors je vote Bardella.Le plus inquiétant, ce n’est pas seulement l’impasse politique.C’est l’habitude.

L’habitude de voir la misère sans la nommer.L’habitude de commenter la colère comme on commente la météo.L’habitude de croire que tout cela est normal, que tout cela est mécanique, que tout cela est sans auteurs.

On parle de crise, mais la crise n’existe plus : elle est devenue un régime.Un mode de gestion.Un outil de gouvernement.Les gauches s’y sont perdues parce qu’elles ont cessé de regarder les ventres vides, les mains calleuses, les loyers impayables. Elles ont préféré les symboles aux salaires, les postures aux boulots, les indignations lointaines aux humiliations proches. Non seulement, la gauche n’à plus d’intellectuels , mais elle n’à plus le peuple avec elle.

Les gauches  ont oublié que la politique commence dans la cuisine, pas dans les plateaux télé. Que tous ces gens de gauche commencent à vivre avec mille euros par mois en payant un loyer. Ils verront que manger c’est acheter des nouilles, de la sauce tomate, de la compote et des gâteaux secs à prix eco.  Et pour fumer, ils ramasseront les mégots. Heureux qui comme un gauchiste touche 5000 euros par mois, et se proméne en Pologne en avion pour distribuer des préservatifs.... Tout le monde au smic serait une vraie leçon de vie, un bel instrument de révolution paisible.

Pendant ce temps, l’extrême droite prospère sur les ruines de leur aveuglement, comme les champignons vénéneux après la pluie. Elle ne résout rien, elle ne soigne rien, elle ne construit rien. Elle récolte seulement ce que les autres ont laissé pourrir. Le vrai drame, c’est que les peuples, eux, n’ont plus le luxe d’attendre. Ils veulent vivre, simplement vivre, et on leur répond avec des discours ronflants, furieux, complètement à coté de la plaque. Et c'est quoi cette gauche " de philosophes néo-dandy ", ces femmes de gauche qui porte des lunettes en écailles de tortue  à 2000 euros ? Un ramassis de pédants, et rien de plus. 

Ils veulent un avenir, et on leur sert des slogans. Ils veulent un salaire qui paie la soupe, et on leur parle de civilisation. Le travail ne permet plus de vivre normalement, d’avoir une famille, de se déplacer, et même de fumer. Alors la colère monte, sourde, épaisse, tenace. Elle ne cherche plus d’idéologie. Elle cherche une issue.

Ps : pourquoi faut il toujours plus d'argent alors que partager son melon avec un bourricot sur la route,  vous procure une immense joie

Photo: pollution.

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

L’auteur n’a pas autorisé les commentaires sur ce billet