Aujourd’hui, c’est samedi jusqu’à minuit. Je le sais.
Ce qui prouve deux choses :
– Une mémoire d’éléphant.
– Une intelligence de lynx.
Et vous pouvez vous indigner, c’est fermé aux commentaires. Chez moi, il fait froid mais beau. Soleil franc, ciel lavé.Avec un gros pull et un bonnet, ça l’fait bien, comme dit Momo, mon pote de banlieue.
Momo mate les filles sur les trottoirs. Il faut bien que jeunesse se passe.
— T’as vu celle-là, t’en penses quoi ?
— Rien.
Il est déçu, Momo. Il se dit que je suis bon pour le Panthéon.Même les filles ne m’affolent plus. C’est dire si je suis bon pour la casse.Ce matin, j’ai acheté une torche. L’ancienne a disparu. Et pour faire les poubelles la nuit, c’est utile. Dans le grand bled à coté, certains déposent des sacs pleins de trucs encore valables aux pieds des conteneurs. Des baskets quasi neuves, des casseroles, des boîtes, des plantes vertes, des machins.
Je fourre tout ça dans le coffre et je revends ensuite en brocante : un euro au choix. Ça me paie l’assurance, celle qui nous ruine. Allianz, qu’ils s’appellent. Un gang qui augmente ses prix sans prévenir de 21%.
Et bien sûr, Rachida Dati a des actions chez eux. En brocante, je cause avec les gens.Parfois je vends mon livre, je le dédicace.Les gens sont curieux. Certains aiment la parlote souvent ce sont des vieux. Il parait que la misère des vieux est effroyable, beaucoup sont seuls et ne voient pratiquement jamais personne. Une saleté de plus dans ce monde « de rapprochements technologiques » . On retrouve des cadavres momifiés de plusieurs années dans les appartements. Comme la banque règlent les factures ça meurt sans prévenir personne. On aura bientôt plus de momies que les Égyptiens . Bref ! Mon dernier bouquin est terminé.Et j’ai l’impression qu’il est bon.
J’ai fait des progrès. On verra bien.