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Intellectuel dubitatif. Guitariste a l'occasion. Né Algérien par hasard ce, comme les Français. Par hasard !

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Billet de blog 18 octobre 2025

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Lettre ouverte aux socialistes

On à oublié d'être idiot.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

J’avoue qu’en 1981, j’ai voulu croire en vous. J’ai voté Mitterrand pour la première fois, avec l’espoir naïf d’un changement. Deux ans plus tard, quand vous avez commencé à brader le bien public et à vanter les vertus du travail intérimaire, j’ai décidé de ne plus jamais voter. Et j’ai tenu parole.

Vous avez tremblé devant la puissance du patronat. Alors, certains d’entre vous ont choisi de s’enrichir, ils connaissaient les rouages, ils ont su en tirer profit. Des socialistes millionnaires en euros ? Une farce. Le socialisme, c’est un salaire digne et une maison modeste tenue à loyer raisonnable. Pas des villas avec piscine et des comptes offshore.

Vous avez aussi laissé l’extrême droite prospérer. C’était le sacre des castors : tous unis contre elle, mais chacun creusant son propre trou. On voit où cela nous a menés. Une ministre socialiste nous recommandait cinq fruits et légumes par jour, truffés de pesticides, de nitrites, et d’absurdités. Sans doute pour écourter nos vies et éviter de nous verser une retraite. Elle vantait la pureté de l’eau du robinet, mais n’en buvait jamais. Elle promettait que la voiture électrique vaincrait la pollution, tout en filant à 180 km/h sur l’autoroute dans un bolide à essence.

Et voilà que vous exposez une fois de plus votre duplicité, en laissant Lecornu libre de ses mouvements. Pour quoi ? Pour perdre encore. Car les contreparties à ce report de la réforme des retraites sont tout simplement effroyables.

Et vous continuez. Vous paradez dans les médias, vous vous drapez dans les oripeaux de la République, vous prononcez des mots comme justice sociale, égalité, solidarité, mais ils sonnent creux, comme des coquilles vides. Vous avez troqué les idéaux contre des postes, des mandats, des privilèges. Vous avez transformé le Parti socialiste en agence de reconversion pour technocrates fatigués.

Vous avez oublié les ouvriers, les précaires, les invisibles. Vous avez déserté les quartiers populaires, abandonné les luttes, méprisé les colères. Vous avez préféré les plateaux télé aux assemblées citoyennes, les éléments de langage aux cris du réel.

Et maintenant, vous vous étonnez de ne plus convaincre. Vous accusez les réseaux sociaux, les fake news, les populismes. Mais c’est vous qui avez creusé le fossé. Vous qui avez trahi les promesses. Vous qui avez rendu le mot socialiste suspect, presque obscène.

Alors non, je ne voterai pas pour vous. Pas plus aujourd’hui qu’hier. Je ne vous crois plus. Et je ne suis pas seul.

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